La campagne risque de perdre sa vocation de terre agricole, mais aussi et surtout celle d��levage ovin et donne l�occasion � la d�sertification de s�amplifier et de faire fuir les nomades, qui sont les principaux �leveurs de moutons. Cette �ventuelle et inqui�tante situation sera forc�ment tr�s n�gative sur le plan socio�conomique. Djelfa, capitale de la steppe, poss�de le plus grand cheptel au niveau national (plus de 7 millions de t�tes), risque d��tre la plus touch�e par l'exode rural et l�avancement du d�sert. La s�cheresse d�couragent les �leveurs. Pourtant, le cheptel de Djelfa renferme les meilleurs races de moutons (Rembi, Hamra, Ta�dmit et Ouled Jellal) qui sont caract�ris�s par leurs aptitudes physiques et productives. Beaucoup d��leveurs ont �t� oblig�s de changer de vocation parce qu�ils ne trouvaient plus de terres fertiles capables de supporter un cheptel de plus en plus important. La demande toujours tr�s pressante de la viande ovine n�cessite un int�r�t vital de la part des responsables du secteur et surtout du Haut-Commissariat � la steppe dont le si�ge est pourtant � Djelfa. L�implantation de la viande congel�e, et malgr� son prix assez abordable, n�a pas de succ�s aupr�s de la population et ne peut en aucun cas remplacer la viande fra�che des p�turages et des zones steppiques. Ces derni�res ann�es, on assiste � un ph�nom�ne nouveau, � savoir un �levage destin� exclusivement � l�abattage, et non pas un �levage de longue dur�e pour fructifier le cheptel comme cela se faisait auparavant. Il n�y a plus actuellement de grands �leveurs parce que les gens ont peur pour leurs troupeaux et ne gardent qu�un minimum de t�tes en attendant des jours meilleurs. Les �leveurs les plus actifs � et ils ne sont pas nombreux � sont ceux qui ont de gros moyens mat�riels et financiers et qui peuvent s�approvisionner en eau � tout moment ou d�placer leur cheptel d�une r�gion � une autre. Par contre, les petits �leveurs cherchent des zones ayant des points d�eau et s�y localisent, mais cela devient tr�s difficile � cause de la s�cheresse. Les derni�res pluies leur donnent, n�anmoins, beaucoup d�espoir. Ces points d�abreuvement constituent pour ces petits �leveurs d�munis un �l�ment important qui les persuade de rester � la campagne et de garder un amour ind�fectible pour la terre et l��levage. Les responsables du Haut- Commissariat doivent penser � cr�er davantage de points d�abreuvement et des digues de d�viation des oueds en faveur de ces gens et associer leurs efforts � ceux des �leveurs pour une croissance effective du cheptel et faire baisser le prix de la viande qui s�envole de jour en jour, devenant un produit de luxe pour la plupart des foyers.