Lorsque des professionnels de la trompe de Guy Roux réagissent par rapport à la sanction de Karim Benzema, il y a de quoi s'interroger sur les motifs qui dorment au fond des pensées des gestionnaires du foot français et des politiciens à l'image du Premier ministre. Réécouter la déclaration de Roux ce lundi soir sur Canal+, lequel est revenu sur les propos polémiques qu'il a tenus dans Le Parisien, la veille, au sujet de la suspension de Karim Benzema. L'ancien entraîneur soutient l'attaquant du Real Madrid, qui «paie ses origines». Il n'a pas caché sa colère à l'encontre de Djibril Cissé, «les ballons récupérés en personne dans les tribunes de l'Abbé-Deschamps ou encore ce spot publicitaire cocasse pour Cristaline...» Les médias évoquent aujourd'hui le métier de cet homme qui a «marqué les esprits lors de ses trépidantes aventures sur le banc de l'AJ Auxerre, avant de se retirer au milieu des années 2000. Mais, à 77 ans, il n'a pas disparu du football français !» Aujourd'hui, consultant, il continue à lutter pour faire garder l'habit à la vérité pour dénoncer, à travers elle, ce qui se passe dans ce monde mouvementé du sport. Il commente à sa manière, avec son accent ce qui frappe Karim Benzema. Cela provoque bien évidement des vagues puisqu'il fait polémique en commentant l'éviction de Karim Benzema de l'équipe de France. «Son problème est de s'appeler Karim. Aux yeux de certains, il paie ses origines», a-t-il lancé, dimanche dans Le Parisien. Et d'ajouter «il faut avoir le courage de le dire. S'il s'appelait Jean-Claude et était né à Brest, on ne parlerait pas autant de cette affaire. Mais son problème est de s'appeler Karim. C'est déplorable, mais c'est ainsi. Aux yeux de certains, il paie ses origines. Il faudra un siècle avant que ce genre de préjugés disparaisse», a expliqué l'ancien entraîneur dans le quotidien Le Parisien. Au lendemain de la publication de cette interview, l'entraîneur à la retraite n'a pas atténué son discours lors des Spécialistes, sur Canal+ Sport. «Un sondage (défavorable au retour de Benzema, ndlr) avait été fait et cela a évidemment pesé. C'est une preuve à mes yeux. J'habite dans une petite ville. Dans les villages voisins, après Knysna, j'ai entendu : «Dehors les Benzema et Nasri», or ce sont deux joueurs qui n'étaient pas en Afrique du Sud. Il y a des préjugés, la France doit en être nettoyée, cela prend du temps. A une époque, c'était les Ritals (Italiens, ndlr), puis les autres arrivants. Maintenant, ce sera pour les migrants». Pour Europe Sport, «s'il n'a pas convaincu les autres intervenants du plateau (seul Sidney Govou, ancien coéquipier de Karim Benzema, l'a défendu), Guy Roux n'a néanmoins pas contesté la décision prise par Didier Deschamps et Noël Le Graët à deux mois de l'Euro-2016, expliquant : «Je respecte la décision, ils sont dans leur rôle et avaient le choix entre deux mauvaises solutions. J'aurais choisi l'autre décision, car Benzema a sa place, c'est le meilleur attaquant. Et il ne faut jamais se punir soi-même. Le football français s'est puni lui-même». «Il y a une forme de courage à prendre cette décision. Mais j'aurais fait le contraire. Pour moi, tous les Français de sexe masculin sont sélectionnables par principe ! On estime que Benzema a commis une faute, mais on prive la sélection d'un de ses meilleurs éléments. Ce n'est pas logique», lâche-t-il dans les colonnes du Parisien. «C'est enfin une sale provocation qui serait en course contre ceux qui ne portent pas le nom européen ? Karim Benzema a tout donné a l'équipe de France pour ne pas dire au football français, tout comme ceux qui évoluent dans les différents clubs européens. Mais là c'est une autre histoire. Une histoire qui diffère d'un pays à un autre. Des Benzema, il y en a partout, ça ce n'est un secret pour personne.