La généralisation de l'enseignement de la langue amazighe permettra de «consolider» la cohésion sociale, ont indiqué à Tizi Ouzou, des universitaires. S'exprimant lors d'une table ronde sur l'enseignement de tamazight, organisée par la direction de la culture, Hacène Helouane, enseignant universitaire, a souligné l'importance de rendre l'enseignement de cette langue obligatoire et de le généraliser à l'ensemble du territoire national, afin de renforcer les liens entre les Algériens. «Il faut que tamazight soit obligatoire au même titre que les autres matières enseignées, afin que tous les Algériens puissent l'apprendre, se comprendre et communiquer avec cette langue et accéder par la même occasion à la culture qu'elle véhicule, ce qui renforcera la cohésion sociale», a-t-il soutenu. D'autres participants à cette rencontre, organisée dans le cadre de la célébration du printemps amazigh, ont estimé que le caractère facultatif de l'enseignement de cette langue constitue «un véritable frein à la promotion de son enseignement». Quant à la généralisation de son enseignement, celle-ci «s'impose vu qu'aujourd'hui, tamazight est langue nationale et officielle», a souligné M. Boudjemaa Aziri cadre au Haut-commissariat à l'amazighité (HCA). Kamel Boukhalfi, responsable à la direction locale de l'éducation, a indiqué que dans la wilaya de Tizi Ouzou, l'enseignement de la langue amazighe est obligatoire depuis 2008, année à partir de laquelle l'institution qu'il représente a décidé de ne plus accorder de dispenses aux élèves ne souhaitant pas étudier cette matière. Par ailleurs, l'année scolaire 2015/2016 marque la généralisation de l'enseignement de cette langue au niveau des trois paliers, a-t-il fait savoir. Abordant la question de la création de l'Académie algérienne de tamazight, placée auprès du président de la République et prévue dans la Constitution amendée de février 2016, les conférencier dont M. Hacène Helouane et Saïd Chemakh (enseignants universitaires), ont souligné que cette institution doit être composée d'experts connus et reconnus pour leurs travaux sur tamazight, afin de «privilégier le travail scientifique sur des décisions qui pourraient être dictées par des considérations politiques et idéologiques».