Le médicament produit en Algérie représente quelque 50% du montant des remboursements effectués en 2015, a fait savoir Djawad Bourkaïb, directeur général de la Sécurité sociale au ministère du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, dans un entretien accordé à la Chaîne III de la Radio nationale dont il était, hier matin, l'invité de la rédaction. Il précise que le taux de remboursement des médicaments a connu une progression de 6,04% entre 2014 et 2015, période durant laquelle il s'est établi à 190 milliards de DA. Pour comparer, il fait remarquer qu'entre 2006 et 2014, cette progression s'établissait à 16,25 en moyenne annuelle. La consommation du médicament dépend, explique-t-il, de trois facteurs : la transition démographique qui fait que l'accroissement de la population s'accompagne de son vieillissement, en raison de l'élévation de l'espérance de vie ; la transition épidémiologique avec la multiplication des cas de maladies chroniques et enfin l'introduction de médicaments coûteux destinés notamment aux cancéreux. Il rappelle que la politique de remboursement du médicament en Algérie répond, à trois préoccupations : assurer une accessibilité des malades aux traitements essentiels, mettre en œuvre des mesures contribuant à l'usage du générique et agir dans le sens du développement d'une industrie pharmaceutique nationale. Il fait observer que l'Algérie est classée parmi les pays les plus avancés en matière d'accès aux traitements, l'intervenant signale que 11,6 millions de cartes de remboursement de soins ont été distribuées aux assurés bénéficiant, précise-t-il, à plus de 30 millions de personnes et plus de 10 700 pharmacies sont conventionnées à la Sécurité sociale, ce qui classe l'Algérie parmi les plus avancés au monde, en matière d'accessibilité des malades aux soins. L'adhésion de praticiens privés au système de tiers-payant, à partir de leur conventionnement par la Caisse nationale de sécurité sociale (Cnas), va permettre l'intégration d'une nouvelle gamme de prestations médicales devant prétendre au remboursement et ainsi dispenser les malades affiliés, des lourds frais de chirurgie cardiaque, d'hémodialyse, d'appareillages médicaux et de lunetterie notamment. Le système du tiers payant sera revu pour permettre aux malades chroniques d'en bénéficier auprès des laboratoires d'analyses médicales et des centres de radiologie. Il fait savoir également que d'autres prestations seront assurées, telles que l'oxygénothérapie à domicile, les consommables des implants cochléaires, la lunetterie pour enfants en âge scolaire et préscolaire, etc.. En outre, il a fait part d'un projet de révision des marges pour les pharmaciens et les grossistes, de sorte à encourager la production nationale et la rentabilité, sans pour autant qu'il y ait d'impact négatif sur les institutions telles que la sécurité sociale. Ce projet, a-t-il clarifié, est endossé par une commission interministérielle pilotée par le département du commerce, laquelle a élaboré une étude approfondie sur la question. M. Bourkaib a évoqué la question de la maîtrise des dépenses dans le souci de la préservation des équilibres financiers du système de sécurité sociale. Il a tenu à rassurer à propos de l'équilibre financier global de la Cnas, malgré la conjoncture économique que traverse le pays, le système du tiers payant généralisé reste en vigueur. A propos des abus et même de fraudes constatés, il fait savoir que le pharmacien pourra consulter l'historique du patient sur des médicaments pour avoir une traçabilité. Il s'agit, en fait, pour lui, plus d'abus que de fraudes, des médicaments étant prescrits en quantités importantes par les médecins. Le contrôle de cette redondance se fera donc par le pharmacien.