Le système du tiers payant sera profondément revu à travers notamment l'intégration d'une nouvelle gamme de prestations médicales devant prétendre au remboursement par la Caisse nationale de sécurité sociale (Cnas), a annoncé, hier,, le directeur général de cette Caisse, Djaouad Bourkaïb. Le système du tiers payant sera revu « de fond en comble » pour permettre aux malades chroniques d'en bénéficier auprès des laboratoires d'analyses médicales et des centres de radiologie », a précisé Bourkaïb sur les ondes de la Radio nationale. Rappelant la gamme des pathologies déjà couvertes par la Cnas, il a fait savoir que celle-ci sera élargie à d'autres prestations, telles que l'oxygénothérapie à domicile, les consommables des implants cochléaires et la lunetterie pour enfants en âge scolaire et préscolaire. Néanmoins, cette mesure sera assujettie à « des protocoles de soins » devant être établis par le médecin traitant, l'intérêt étant de connaître, dans l'année, comment doit être suivi le malade, a-t-il relevé. Par ailleurs, le premier responsable de la Cnas a assuré de l'existence d'« un équilibre financier global » de la caisse, en dépit de la conjoncture économique que traverse le pays. « Il n'y a pas de remise en cause du système du tiers payant généralisé », a-t-il insisté, à ce propos, rappelant que plus de 11,6 millions de cartes Chiffa ont été distribuées à ce jour et que plus de 10.700 pharmacies sont conventionnées avec la Caisse. Abordant le remboursement des médicaments, Bourkaïb a fait part d'un projet de « révision des marges pour les pharmaciens et les grossistes, de sorte à encourager la production nationale et la rentabilité », sans pour autant qu'il y ait « un d'impact négatif » sur les institutions telles que la sécurité sociale. Ce projet, a-t-il clarifié, est endossé par une commission interministérielle pilotée par le département du Commerce, laquelle a élaboré une étude « approfondie » de la question. Il a, en outre, annoncé l'application, à l'avenir, du code « Data Matrix », lequel assure une traçabilité « très fiable » du médicament, permettant de lutter contre les abus, les fraudes, les malfaçons et les contrefaçons. Bourkaib a également fait part de la mise en place future de « mécanismes innovants » pour traiter le problème des médicaments « très coûteux » dans des segments où le risque médical n'est pas couvert (les contrats de performance avec les laboratoires). « Nous devons imaginer un dispositif juridique pour qu'en cas d'échec thérapeutique d'un médicament, le laboratoire s'engage à rembourser totalement le montant de celui-ci à la Sécurité sociale. Nous devons acheter une efficacité thérapeutique et non plus le médicament », a-t-il expliqué.