Sécurité et développement socioéconomique au profit des populations, notamment celles des zones frontalières sont plus qu'exigés pour la préservation de la stabilité des Etats maghrébins dans une région hantée par de multiples menaces. Une situation sécuritaire difficile guette le continent qui vit depuis quelques années au rythme de l'évolution des évènements liés aux pays en guerre : le Mali et la Libye, et au contexte peu rassurante en Tunisie. En effet, les Etats maghrébins et africains n'ont d'autre choix que de renforcer leur coopération contre un ennemi commun, le terrorisme. Ainsi, la 6e session du Conseil des ministres de l'Intérieur de l'union du Maghreb arabe (UMA) s'est tenue cette semaine à Tunis dans une conjoncture sécuritaire, politique et économique spéciale incitant les uns et les autres à conjuguer efforts, concertations et coopération contre les différents formes d'insécurité formant la menace commune. Lors de son intervention à l'ouverture des travaux, le ministre algérien de l'Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Bedoui a appelé lundi à Tunis les Etats maghrébins à «davantage de vigilance, d'efforts et de coordination et à la mise en place de mécanismes de coopération opérationnelle idoines pour contrecarrer les différents groupes criminels». Rapporté par l'APS, Bedoui a précisé que la situation «exige davantage de vigilance, d'efforts et de coordination et la mise en place de mécanismes de coopération opérationnelle idoines pour contrecarrer les différents groupes criminels par une protection efficiente de nos frontières communes et le resserrement de l'étau sur ces groupes pour empêcher leur passage d'un pays à l'autre dans le but d'y exécuter des opérations terroristes». Pour le ministre de l'Intérieur, cette session intervient dans une conjoncture délicate pour la région du Maghreb arabe qui est confrontée à des défis sécuritaires majeurs à la lumière des événements dans la région arabe et le Sahel dont les retombées sur nos pays maghrébins. «Cette situation nous impose d'y faire face avec responsabilité et fermeté par le renforcement de notre coopération bilatérale et régionale. Cela passe par la mise en place d'une feuille de route judicieuse à même d'empêcher l'infiltration des terroristes avec leurs armes, munitions, explosifs et drogue qui menacent la paix des peuples et leurs économies», a-t-il soutenu. Le ministre a également insisté sur la nécessité pour les pays de l'UMA de renforcer leur coopération juridique et judiciaire et de relancer les conventions bilatérales et maghrébines en vue de sortir avec des mesures opérationnelles d'une coopération maghrébine efficiente s'inscrivant dans les efforts nationaux et internationaux de lutte contre le terrorisme et la criminalité organisée, notamment ceux de l'ONU en la matière. Le ministre algérien a, de même, rappelé l'expérience de l'Algérie en matière de lutte antiterroriste et sa victoire contre les groupes terroristes et ce, souligne-t-il, «grâce à la prise de conscience des citoyens des sacrifices et professionnalisme de son armée et de ses forces de sécurité, ainsi que de l'approche multidimensionnelle qui a été sanctionnée par la réconciliation nationale initiée par le président de la République et plébiscitée par l'ensemble du peuple algérien». Bedoui a, également, réaffirmé la volonté de l'Algérie de participer à toutes les initiatives visant à lutter contre ce fléau en vue de consolider la sécurité et la stabilité dans l'espace maghrébin. «L'Algérie ne ménagera aucun effort pour appuyer les plans communs visant à relever tous les défis et renforcer l'action maghrébine commune et son engagement de non-ingérence dans les affaires internes des Etats», a-t-il aussi soutenu. Le représentant du gouvernement algérien a, par ailleurs, insisté sur la coopération sécuritaire dans la région du Maghreb arabe. Il dira que cette coopération «est désormais vitale pour assurer la sécurité et la stabilité dans la région». Il explique qu'elle relève de la responsabilité de tous, exigeant la conjugaison des efforts pour établir une coopération maghrébine effective et efficace dans ce domaine «d'autant plus que le terrorisme et le crime organisé transfrontaliers croissent sans cesse y compris le trafic d'armes et de stupéfiants, la migration clandestine et autres fléaux graves», a-t-il noté en insistant sur la nécessité de «faire montre de vigilance tout en assumant pleinement notre responsabilité à l'égard de l'espace maghrébin surtout que la région fait face à des défis sécuritaires importants accompagnés d'une accélération des évènements en cette conjoncture difficile et des mutations que traversent nos pays maghrébins et la région arabe de manière générale».