Le chef de la diplomatie algérienne plaide ainsi pour la nécessité de mettre en place une approche maghrébine commune afin de faire face à toute menace. Une grande menace.» C'est ainsi qu'a qualifié le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, l'activité terroriste dans la région du Maghreb. Intervenant à l'ouverture, hier à Alger, de la réunion des ministres des Affaires étrangères de l'Union du Maghreb arabe (UMA), il relève le lien existant entre les réseaux criminels et les terroristes. «Plus grave encore, il existe un lien direct entre les groupes terroristes et les réseaux criminels, tout comme on ne peut faire l'impasse sur le phénomène du blanchiment d'argent qui a pris de l'ampleur dans notre région et qui constitue, d'une manière ou d'une autre, un soutien au terrorisme et au crime dans la région», explique-t-il. De ce fait, précise-t-il, il y a lieu de reconnaître que la situation sécuritaire dans la région maghrébine est au centre des préoccupations des gouvernements de leurs pays respectifs, notamment à la lumière de la libre circulation des armes et la multiplication des réseaux criminels qui menacent la paix dans la région. Le chef de la diplomatie algérienne plaide ainsi pour la nécessité de mettre en place une approche maghrébine commune afin de faire face à toutes ces menaces qui, dit-il, ne concernent pas uniquement un seul pays, mais tous les Etats du Maghreb. Il met l'accent, dans ce sens, sur l'importance de prendre en compte la situation sécuritaire dans la sous-région du Sahel, notamment celle qui prévaut au Mali et qui a des «répercussions directes» sur les pays du voisinage. Pour le ministre, la vision commune sur les défis sécuritaires devra se faire «à travers la consolidation des liens entre les pays de l'UMA, la mise en place d'instruments et de mécanismes adéquats pour une coopération opérationnelle dans le domaine de la lutte antiterroriste, le crime transnational et le blanchiment d'argent». «Il est tout autant important de renforcer notre coopération juridique et judiciaire, et redynamiser les conventions conclues entre nos pays respectifs, tout en œuvrant à sécuriser nos frontières communes pour les préserver contre toutes ces menaces», insiste-t-il. Les participants à cette réunion, indique-t-il, «devront identifier les risques qui menacent la sécurité dans la région du Maghreb arabe, définir un concept unifié de ces risques et œuvrer à dégager une vision intégrée et coordonnée pour une coopération maghrébine qui repose sur des bases solides et efficientes». Cette rencontre, la première du genre sur la problématique de la sécurité dans la région, traduisait, explique-t-il, «la volonté et la détermination d'examiner et de relever les défis sécuritaires qui se posent à notre espace maghrébin». Mourad Medelci estime encore que le partenariat reste la voie idoine pour une coopération intermaghrébine dans ce domaine. «Cette situation nous dicte plus d'effort, une meilleure coordination et une coopération accrue, ainsi que le déploiement de tous nos moyens et de toutes nos capacités pour faire face à ce genre de menaces», soutient-il. En vue de «réaffirmer cette conviction», le ministre souhaite une participation «active» de tous les pays maghrébins à la deuxième conférence sur «Le partenariat, la paix et le développement» qui aura lieu les mois prochains, probablement à Niamey (Niger) après celle tenue à Alger en septembre 2011.