Cela fait maintenant soixante-deux ans, jour pour jour, après le déclenchement de la guerre de Libération nationale décidée par les novembristes pour en finir définitivement avec l'occupation française. Les séquelles et les plis qu'a laissés cette guerre chez les Algériens s'avèrent indélébiles même après plus d'un demi-siècle. En effet, à chaque célébration d'une date historique, comme ce fut le cas dernièrement de la célébration du 19 Mars, fête de la victoire (Aïd En-Nasr), les enfants de chouhada ainsi que les moudjahidine présents avaient réitéré cet appel en vue d'exhumer des ossements afin de les inhumer dans un carré de martyrs. «Ce sont eux aussi des victimes de guerre. Ils devront être reconnus comme tels. N'est-ce pas ?», nous interrogera un moudjahid. «En procédant à la réinhumation des restes de chouhada, éparpillés dans les monts et oueds et les cimetières, nous ne faisons qu'accomplir le devoir de mémoire envers eux», a souligné un enfant de chahid lors de la réinhumation des ossements de cinq chouhada à Ouled Boudouma et dans la région dite Mizane, relevant de la commune de Taougrite, au nord-est de la wilaya de Chlef. L'opération de réinhumation a concerné cinq corps de chouhada qui étaient enterrés séparément dans des lieux anonymes dans la localité sus-citée. Leurs ossements vont être réinhumés dans le carré des martyrs de Taougrite. À rappeler que les corps des cinq chahid ont été exhumés, jeudi dernier, en présence des autorités civiles et militaires et en présence des parents des défunts martyrs de la révolution algérienne dans une cérémonie de recueillement grandiose.Les cinq ossements sont ceux des chahid : Diraoui Ali, Kroune Aïcha, Laredj Ali, Nouari Abelkader. Le cinquième corps est celui d'un inconnu à la région. Les corps des cinq chouhada seront réinhumés le 19 mai prochain à l'occasion de la journée de l'étudiant, a indiqué le secrétaire de l'Organisation des enfants de chouhada. Selon cet enfant de chahid, cette initiative n'est qu'une «reconnaissance envers ces artisans de l'indépendance, et une occasion pour renouveler le serment de sauvegarde de la patrie.»