Les impératifs de la prévention des accidents, souvent invoqués, n'expliquent pas une prolifération de ralentisseurs «dos d'ânes» souvent hors normes. Pour mettre un terme à ce phénomène, une circulaire ministérielle entre les ministres de l'Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Bedoui et des Travaux publics, Abdelkader Ouali, a été publiée portant sur les mesures visant à mettre en conformité les ralentisseurs à travers le réseau routier car «il s'agit d'imposer l'autorité et la loi». Ce document s'adresse aux walis, aux chefs de daïras, aux présidents des Assemblées populaires communales (APC) ainsi qu'aux directeurs des travaux publics des wilayas. «Tous les principaux acteurs, y compris les services de sécurité, seront impliqués pour mettre en application cette circulaire», ont noté les deux ministres, relevant dans cette circulaire, «un recours anarchique, voire excessif aux ralentisseurs (dos d'ânes) comme moyen de réduction de vitesse et d'accidents». Ils relèvent également «des anomalies et insuffisances dans la conception et l'implantation des ralentisseurs, occasionnant de graves conséquences sur la sécurité et le confort des usagers de la route, et causant parfois de graves dommages aux véhicules». Il s'agit notamment de l'implantation de ralentisseurs sans études, ni autorisation préalable, de l'utilisation de dimensions et de matériaux non conformes aux prescriptions techniques, du manque d'information et de concertation entre les services des communes et ceux des subdivisions des travaux publics, ainsi que du défaut de signalisation de la plupart des ralentisseurs, constatent-ils. En fait, près de 42% des ralentisseurs du réseau routier national sont implantés de façon anarchique et non conformes aux normes techniques et sans autorisation des autorités publiques. Ainsi, il a été notamment exigé des autorités locales d'éliminer tous les ralentisseurs réalisés sans autorisation et ne répondant pas aux normes, d'interdire, en agglomération, l'implantation de ralentisseurs sur les voies à grande circulation et d'impliquer systématiquement les services techniques de la subdivision des travaux publics dans l'examen de toute demande d'implantation de ralentisseurs. Les deux ministres ont aussi exhorté les autorités locales à appliquer fermement les pénalités prévues par la réglementation à tout contrevenant qui réalise des ralentisseurs sans autorisation. En outre, l'autorisation d'implantation des ralentisseurs reste soumise à l'examen et à l'accord de la commission technique de la wilaya. La circulaire interministérielle note également que pour les techniques d'aménagement qui peuvent se substituer aux ralentisseurs, les services techniques peuvent recourir à des techniques moins lourdes et esthétiques tels les clous et les plots de chaussées, les bandes rugueuses ainsi que les mini-giratoires et les chicanes (passages en zigzag).