L'esthétique s'est toujours servi des fleurs pour exprimer la beauté, la netteté dans les traits, la perfection dans la description et ce, d'autant plus que la fleur est dans le naturel par son parfum, ses couleurs. Il fut un temps où les hommes usaient de ces comparaisons au domaine floral pour trouver à comparer un être dont la beauté est incomparable, un motif décoratif, un mode d'expression qui relève de l'esthétique du verbe. La beauté dans tout ce qu'elle a de plus parfait, de plus fragile, de plus éphémère. Par exemple, le coquelicot est joli lorsqu'il est pleinement épanoui, mais fragile, ses pétales tombent dès qu'on secoue la fleur. Et que de comparaison quelquefois difficile à comprendre du genre : « une fleur sur un rocher sauvage » qui a servi à comparer ce qu'il y a de plus abstrait : « L'affection dont bénéficiait Omar poussait comme une fleur sur un rocher sauvage pour signifier ce qu'il y a de plus aléatoire. Les fleurs dans la sculpture Il y a tout un langage des couleurs et des formes dans les fleurs, à condition de savoir les comprendre et de savoir s'en servir à bon escient. Pour les esthéticiens de l'ornementation. C'est inimaginable, ce qu'il y a comme variétés de fleurs qu'on ne connaît pas comme le chardon, le pivoine, la tulipe. Le monde est extrêmement varié et menacé, chacune exprime à sa manière : sentiments, trait d'esprit, manière de penser etc. Pour les utiliser en sculpture, il y a cette manière de procéder d'un styliste qui cueille une fleur de chou, puis une feuille de trèfle, il les façonne en pierre taillée, et la décoration est née. Les artistes les plus inspirés dans le domaine se laissent entraîner par leur habileté en employant les plus tourmentées, les plus découpées : fleurs et feuilles de chardon, vigne frisée, algues, armoises, épine pour obtenir des motifs où il est difficile d'identifier la fleur. A partir du 17e siècle, les fleurs occupent une plus grande place dans la sculpture du bois. On retrouve l'acanthe, mais surtout des fleurs : tulipes, pavots, pivoines, anémoines groupées en guirlande. On les retrouve en haut des bâtiments comme ornements reproduits fidèlement, puis sur toute surface comme les meubles d'antan. Et dans la production antique, la sculpture avait pris de l'importance. Avec des moyens rudimentaires les plus grands sculpteurs reproduisaient tout ce qu'ils désiraient : animaux, végétaux, objets à titre décoratif sinon pour ce qu'il peut signifier. Les fleurs dans la peinture Depuis l'aube de l'humanité, l'homme s'est évertué à représenter sur des parois internes de cavernes, les lieux sacrés, des animaux qu'ils vénéraient, des plantes à fleurs dont ils connaissaient la valeur symbolique, des outils servant à divers usages. C'est ainsi que nous avons pu retrouver au 21ème, après des millénaires, les caractères hiéroglyphiques qui ont servi d'écritures dans les temps anciens. Ceci pour dire que la peinture de tout est fleur sous toutes ses variétés, les animaux avaient une si grande importance dans le monde des humains. Ces végétaux et ces animaux servaient d'ornements à différentes époques. Les fleurs figureront dans les grands tableaux de maîtres. D'autre part, la création de jardins botaniques, la multiplication des jardins d'agrément, les herbiers, les recueils d'histoires naturelle ont contribué à développer la peinture des fleurs. Ainsi les impressionnistes : Gauguin, Paul Cézanne, Van Gogh, ont peint des fleurs de partout. Ils travaillaient tous les matins à peindre des fleurs car, disaient-ils elles se fanent à la vitesse de l'éclair. Des peintres de tous les temps et de tous les milieux ont peint avec talent des tableaux de fleurs, ainsi que des vases ornés aux couleurs du printemps. Les fleurs dans la littérature Depuis les temps anciens, les fleurs ont inspiré les poètes. Quels autres motifs ont-ils utilisés pour exprimer les émotions que l'on peut éprouver dans ce monde où rien ne peut égayer ou exprimer de matière concrète que les fleurs. Au début, c'est la rose qui a servi comme symbole de la femme aimée. La rose dans 50 variétés qui se caractérisent par une différence des couleurs renvoie à l'idée de beauté extrême. On l'offre à quelqu'un qu'on aime. Méléagre était un roi de la Grèce antique qui ait fait un recueil d'épigrammes, il attribue une fleur à chacun de ses poètes favoris : le lis à Amtès, la rose à Saphoete . Le 20ème siècle a accordé une place considérable à cette peinture, et la plupart des artistes talentueux y ont consacré une bonne partie de leur temps. Un auteur du 20ème siècle a dit : Ah ! je sens que si ces sottes jacinthes bleus étaient rouges, ça irait tout seul ». J. J Rousseau regrette la durée éphémère de la beauté : les roses d'aujourd'hui demain fanées. Victor Hugo implore : De jamais voir, l'été sans fleurs vermeilles Leconte de L'Isle consacre aux fleurs des pays lointains ces vers bien connus : les roses d'Ispahan, dans leur gaine de mousse. Le jasmin de Mossoul, les fleurs de l'oranger, ont un parfum moins frais, ont une odeur mais douce, O blanche Leïlah que ton souffle léger ! Et reviens, par ailleurs, sur les roses d'Iran : Les rosiers de l'Iran mêlent leurs frais murmures. Au tintement de l'eau dans les porphyres roux.