Deux accords ont été signés, hier à Alger, entre l'équipementier chinois CMBI (filiale du groupe Sinoma) et le Groupe industriel public des ciments d'Algérie (Gica), pour la création d'une nouvelle cimenterie à Béchar et l'extension de celle de Zahana, dans la wilaya de Mascara. La signature s'est déroulée en présence du ministre de l'Industrie et des Mines, Abdesselam Bouchouareb, de l'ambassadeur de Chine à Alger, Yang Guangyu, et des PDG des deux groupes. Ces accords viendront renforcer la production nationale. Le premier accord, clés en main, porte sur la construction par CMBI d'une nouvelle cimenterie à Béchar, d'une capacité de production d'un million de tonnes par an (3 200 tonnes/jour). Cette usine sera détenue par la société Saoura Ciment (Ssc, filiale de Gica). L'entrée en production de cette cimenterie, d'un coût d'investissement de 34 milliards de DA, est prévu pour l'année 2018 avec la création de 350 emplois directs et 1 500 emplois indirects. Le second accord concerne l'extension de la cimenterie de Zahana (production actuelle d'un million de tonnes), détenue par la Société des ciments de Zahana (Sciz), en créant une nouvelle ligne de production d'une capacité supplémentaire de 1,5 million de tonnes/an (4 500 tonnes/jour). Au sujet de cette usine, le ministre de l'Industrie a affirmé, dans son allocution à l'occasion de la cérémonie de signature des deux accords, que celle-ci «est plus importante parce qu'elle intègre une dimension territoriale pour le développement de toutes les wilayas du sud-ouest de l'Algérie avec à la clé la création d'environ 2 000 emplois parmi lesquels 500 directs». Abdesselam Bouchouareb souligne que «c'est toute une région qui attend avec impatience sa cimenterie pour pouvoir accélérer les projets de développement socioéconomiques inscrit dans le programme de du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, particulièrement dans le logement et les infrastructures comme les écoles, les travaux publics et l'hydraulique». Le coût total de ce projet est de 38 milliards de dinars. Cette usine devrait entrer en production en 2018. Sciz est détenue à hauteur de 65% par Gica et de 35% par le groupe égyptien Asec. Avec la réalisation de ces deux projets, d'une capacité supplémentaire de 2,5 millions de tonnes de ciment par an, l'Algérie sera en mesure de couvrir ses besoins et dégagera même des excédents de production. Abdesselam Bouchouareb a rappelé qu'en «2015, le groupe Gica a enregistré une production historique jamais atteinte depuis l'indépendance avec plus de 12,1 millions de tonnes produites et commercialisées. C'est aussi la première année où nous n'avons pas relevé de rupture d'approvisionnement du marché en période estivale tout en réduisant les importations en valeur et en volume». Le premier responsable du secteur de l'industrie a estimé qu'à l'horizon 2019, «le groupe Gica portera sa production à près de 23 millions de tonnes/an sans compter celle qui sera réalisée par les opérateurs privés. Nous nous attendons également à ce que la production progresse de 4 millions de tonnes d'ici la fin 2016», ce qui permettra de substituer presque totalement les importations du ciment par le produit national, a-t-il ajouté. Avec les cimenteries existantes, le ministre a affirmé que «la bataille de la production est gagnée», ajoutant qu'ils «restent encore des défis à relever».