Personne ne peut ignorer que le football est un sport qui se joue à onze contre onze, et à la fin certains s'en mettent plein les poches. Voilà ce que tout le monde devrait lire sur les frontons des stades, une devise qui a pris des couleurs et restera ineffaçable. Pire encore, si la justice venait à confirmer cette nouvelle affaire de corruption présumée de hauts responsables de la FIFA. Pour les experts, elle ne peut être que probable au regard des dossiers qui viennent une fois de plus briser ce qui reste de cette instance internationale de football. Ce scandale de la FIFA, pour lequel personne ne s'étonne, deviendra à la longue qu'un fait divers et le foot ne sera plus ce sport aux valeurs humaines mais un fond de commerce où se succèdent, malheureusement, par la faute de quelques individus, la pourriture d'un système. Ainsi, «à la glorieuse incertitude du sport succède la honteuse certitude de la triche.» Faut-il accrocher une camera vidéo sur le torse de chaque cadre de cette instance ? s'est interrogé un fonctionnaire de la FIFA. Alors qu'on imaginait l'instance internationale du football assainie depuis le départ de Sepp Blatter en octobre 2015, il n'en est rien. Blatter, suspendu de toute activité liée au football jusqu'en 2022, se retrouve impliqué dans une nouvelle affaire de corruption. Avec ses deux lieutenants. Ils sont accusés d'avoir partagé des primes après la Coupe du monde en Afrique du Sud, un montant de 23,4 millions de dollars. «Certains contrats contiennent des dispositions qui semblent violer le droit suisse », indique la FIFA, qui affirme avoir informé la justice suisse. Ce n'est pas la fin de ce scandale, puisque 3 mois seulement après son élection à la présidence de l'institution, c'est au tour de Gianni Infantino d'être inquiété dans ses fonctions. C'est le média allemand Die Welt, qui l'indique. Le dirigeant italo-suisse aurait essayé d'effacer les enregistrements d'une réunion du conseil exécutif de la FIFA. Une thèse est signée par un mail qu'il aurait lui-même envoyé, et qui pourrait toujours, selon Die Welt, le conduire à une suspension de 90 jours à titre conservatoire, ajoute le journal, même si pour le moment aucune procédure formelle n'a été ouverte contre lui. En attendant de connaître les suites que donnerait la justice au nouveau président de la FIFA fraîchement élu, les médias s'intéressent de nouveau à cette découverte pourrie que cachaient Stepp Blater, son ancien bras-droit Jérôme Valcke et Markus Kattner (ancien secrétaire général de la Fédération internationale). Ils viennent d'être accusés dans un communiqué par l'instance internationale de football d'avoir détourné 80 millions de dollars sur les cinq dernières années. Une somme que l'ex-président de la FIFA ainsi que ses ex-lieutenants Jérôme Valcke et Markus Kattner se sont partagés «dans un effort coordonné d'enrichissement personnel», dénonce l'instance internationale qui croit savoir que les accusés ont reçu l'argent grâce à des contrats et des compensations ces cinq dernières années. Du coup, la FIFA s'apprête à transmettre ses éléments aux justices suisse et américaine. «Certains contrats contiennent des dispositions qui semblent violer le droit suisse», précise l'instance dirigée par Gianni Infantino, «un effort coordonné par trois anciens hauts responsables de la FIFA pour s'enrichir par des augmentations annuelles des salaires, des primes liées à la Coupe du monde et d'autres avenants pour un total de 80 millions de dollars sur les cinq dernières années. » «Une enquête interne a mis au jour le versement entre 2011 et 2015 de 80 millions de dollars (72 millions d'euros) à l'ex-numéro 1 de la FIFA, Sepp Blatter (1998-2015), banni six ans, son secrétaire général français Jérôme Valcke (2007-2015), radié douze ans en février, et l'Allemand Markus Kattner, directeur financier et secrétaire général par intérim, licencié le 23 mai pour des «manquements» dans ses activités. Mais cette fois, on ne parle pas d'un simple versement estimé à 1,8 million d'euros, celui qu'il avait adressé à Michel Platini en 2011 et pour lequel ils ont été sanctionnés. Dans ce nouveau scandale, le Suisse est accusé d'avoir détourné 80 millions de dollars ! La machine judiciaire ne semble pas s'arrêter en si bon chemin, l'actuel président est aussi dans le collimateur des enquêteurs. Voilà bien une affaire qui se complique déjà tant pour cette nouvelle équipe qui sera très certainement entendue par la justice que pour l'image de la FIFA dont son président est déjà fragilisé par cette série d'écoutes compromettantes et d'échanges de mails. Consulté par Le Monde, un document du cabinet californien d'avocat Quinn Emanuel – qui défend les intérêts de l'organisation planétaire – souligne un «effort coordonné de trois anciens dirigeants de la FIFA pour s'enrichir eux-mêmes via des augmentations de leur salaire annuel, des bonus liés aux Coupes du monde et d'autres avantages.» Ce rapport met au jour des «manquements aux obligations fiduciaires». Ce n'est que le début d'un épisode, trop salé «une autre affaire qui confirme que Valcke et Kattner ont reçu en avril 2011 des prolongations de contrat jusqu'en 2019 qui prévoyaient des primes de départ généreuses leur garantissant le paiement intégral, jusqu'à 17,8 millions de dollars et 9,9 millions de dollars respectivement, dans le cas où leur emploi avec la FIFA s'arrêtait, si M. Blatter n'était pas réélu», dévoile la FIFA.