L'eau baissa, l'ordre fut exécuté, et l'Arche s'installa sur le Jûdi, et il fut dit : «Que disparaissent les gens pervers !» Et Noé invoqua son Seigneur et dit : «Ô mon Seigneur, certes mon fils est de ma famille et Ta promesse est vérité. Tu es le plus juste des juges». Il dit : «O Noé, il n'est pas de ta famille car il a commis un acte infâme. Ne me demande pas ce dont tu n'as aucune connaissance. Je t'exhorte afin que tu ne sois pas du nombre des ignorants». Alors Noé dit : «Seigneur, je cherche Ta protection contre toute demande de ce dont je n'ai aucune connaissance. Et si Tu ne me pardonnes pas et ne me fais pas miséricorde, je serai au nombre des perdants». Il fut dit : «O Noé, débarque avec Notre sécurité et Nos bénédictions sur toi et sur des communautés (issues) de ceux qui sont avec toi. Et il y (en) aura des communautés auxquelles Nous accorderons une jouissance temporaire ; puis un châtiment douloureux venant de Nous les touchera». Voilà quelques nouvelles de l'Inconnaissable que Nous te révélons. Tu ne les savais pas, ni toi ni ton peuple, avant cela. Sois patient. La fin heureuse sera aux pieux.» (11, 25-49) Dieu dit aussi : «Et Noé, quand auparavant il fit son appel. Nous l'exauçâmes et Nous le sauvâmes, ainsi que sa famille, de la grande angoisse. Et Nous le secourûmes contre le peuple qui traitait Nos prodiges de mensonges. Ils furent vraiment des gens du mal. Nous les noyâmes donc tous.» (21 ; 76-77) Cependant, la plupart d'entre eux ne croient pas. Et ton Seigneur, c'est Lui vraiment le Puissant, le Très Miséricordieux.» (26, 123-140) «De même pour les 'Ad, quand Nous envoyâmes contre eux le vent dévastateur n'épargnant rien sur son passage sans le réduire en poussière. » (51, 41-42) ; «Et c'est Lui qui a fait périr les anciens 'Âd, ainsi que les Thamûd, et II fit que rien n'en subsistât, ainsi que le peu¬ple de Noé antérieurement, car ils étaient encore plus injustes et plus violents, de même qu'il anéantit les villes renversées, et 11 les recouvrit de ce dont II les recouvrit. Lequel donc des bienfaits de ton Seigneur mets-tu en doute ?» (53,50-55) ; «Les 'Ad ont traité de menteur (leur Messager). Comment furent Mon châtiment et Mes avertissements ? Nous avons envoyé contre eux un vent violent et glacial, en un jour néfaste et interminable ; il arrachait les gens comme des souches de palmiers déracinés. Comment furent Mon châtiment et Mes avertissements ? En effet, Nous avons rendu le Coran facile pour la méditation. Y a-t-il quelqu'un pour réfléchir ?» (54, 18-22) Nous avons vu plus haut que le peuple de 'Âd fiit la première communauté humaine à adorer les idoles après le déluge. Ceci est précisé dans les propos que leur tint leur Messager : «Et rappelez-vous quand II vous a fait succéder au peuple de Noé, et qu'il vous a donné une taille gigantes¬que.» (7, 69) ; c'est-à-dire qu'il a fait d'eux les hommes les plus forts et les plus vigoureux de leur temps. Dieu dit dans la sourate Les croyants : «Puis, après eux, Nous avons créé d'autres générations» (23, 31). Il s'agit dans ce verset, d'après les sources les plus plausibles, du peuple de Hûd. D'autres exégètes ont prétendu qu'il s'agissait du peuple de Thamûd en raison de cette parole dans laquelle Dieu dit : «Le cri, donc, les saisit en toute justice ; puis Nous les rendîmes semblables à des débris emportés par le torrent» (23, 41). Ils s'appuient sur le fait que c'est bien le peuple de Sâlih et non celui de Hûd qui fut exterminé par le cri. «Et quant aux 'Ad, ils furent détruits par un vent mugissant et furieux.» (69, 6) Cependant, l'un n'empêche pas l'autre : il est possible que ce peuple ait pu être exterminé par un double châtiment ; le cri et le vent mugissant comme nous le verrons plus loin dans l'histoire du peuple de Madyan, les gens de la Brousse (al-Ayka), qui furent submergés par plusieurs châtiments à la fois. En outre, il n'y a aucune divergence sur le fait que les 'Âd aient vécu avant les Thamûd. En substance, les 'Âd étaient un peuple arabe rude et rebelle qui a mécru et rejeté la vérité en s'obstinant dans l'adoration des idoles. Dieu leur envoya alors un homme issu d'eux-mêmes qui les appela à l'adoration de Dieu, Seul en toute sincérité ; ils le traitèrent de menteur, le contredirent et le diminuèrent, ce qui leur valut le châtiment rigoureux de Dieu, le Puissant et l'Omnipotent. Hûd appela les gens de son peuple à l'adoration de Dieu L'histoire de Hûd, sur lui le salut et les invita à se conformer à Ses commandements et à deman¬der Son pardon. Il leur promit, en contre partie, tout le bien de ce monde et de l'autre, et les avertit d'un châtiment en ce bas monde et dans l'autre s'ils rejetaient sa mission. Pour toute réponse, «les notables qui ne croyaient pas dirent : "Certes, nous te voyons en pleine sottise, et nous pensons que tu es du nombre des menteurs."» (7, 66) ; c'est-à-dire que ce message auquel tu nous invites n'est qu'une sottise par rapport à notre religion : nous adorons des idoles dont nous espérons aide et subsistance. Par ailleurs, nous croyons que tu es un menteur. «Il dit : "O mon peuple, il n'y a point de sot-tise en moi ; mais je suis un messager de la part du Seigneur de l'Univers. Je vous communique les messages de mon Seigneur, et je suis pour vous un conseiller digne de confiance."» (7, 67) La transmission d'un message implique, certes, que son transmetteur le rapporte en l'état, sans y ajouter quoi que ce soit et sans le tronquer. Elle doit aussi se faire en toute clarté et éloquence. En sa qualité de messager de Dieu et de transmetteur de Ses paroles, le prophète Hûd, en sus de ses qualités de transmetteur idéal, avait à cœur de guider son peuple sur la Voie droite, n'attendant de lui aucun salaire de quelque nature que ce soit, car son salaire n'incombe qu'à Celui qui l'a envoyé et qui tient dans Ses Mains les richesses de ce monde et de l'autre. C'est pour cela qu'il a dit à son peuple : «Ô mon peuple, je ne vous demande pas de salaire pour cela. Mon salaire n'incombe qu'à Celui qui m'a créé. Ne raisonnez-vous pas ?» (11, 51) En d'autres termes : n'avez-vous pas une intelligence pour distinguer la vérité évidente que je vous apporte, et que vous pouvez reconnaître grâce à votre disposi¬tion naturelle ? C'est avec cette même vérité que fut envoyé Noé ; en vous la transmettant je n'attends de vous aucune récompense, car ma récompense ne peut provenir que de Celui qui est Capable du Bien et du Mal. C'est pour cela que le croyant évoqué dans la sourate Yâ-Sin dit : «Suivez ceux qui ne vous demandent aucun salaire et qui sont sur la bonne voie. Et qu'aurais-je à ne pas adorer Celui qui m'a créé ? Et c'est vers Lui que vous serez ramenés.» (36, 21-22) (A suivre)