A Beni Messous (Alger) où ils seront en conclave dès aujourd'hui lundi, les directeurs centraux et locaux du tourisme plancheront sur plusieurs aspects de développement du secteur du tourisme et de l'artisanat. Ils interviendront dans le cadre d'une conférence nationale. Présidée par le ministre de l'Aménagement du territoire, du Tourisme et de l'Artisanat, Abdelouahab Nouri, la rencontre porte sur des travaux en atelier sur la promotion des investissements et de l'aménagement, le développement de la production artisanale, la réglementation et sur les meilleurs moyens à mettre en œuvre pour donner son aura à la destination Algérie. C'est d'ailleurs, ce qu'avait annoncé le même ministre au lendemain de son installation à la tête de ce département. Dans leurs interventions, les participants, dont des animateurs d'agences de tourisme, de voyage et celles artisanales, sont appelés à mettre en relief les problèmes qu'ils rencontrent dans leurs activités et proposer des solutions à même d'y mettre un terme. Constatant la totale anarchie sévissant dans la gestion de ce secteur, le ministre avait annoncé l'entame d'une opération de disqualification des faux investisseurs et la mise en place d'une réglementation appropriée. Il avait également estimé nécessaire la révision des dossiers des investisseurs parasitaires. Notamment ceux qui, plusieurs années après avoir bénéficié d'assiettes foncières, n'ont toujours pas entamé la matérialisation des projets touristiques qu'ils s'étaient engagés à réaliser dans différentes wilayas du pays. Sur sa lancée, Abdelouahab Nouri a exprimé sa volonté de procéder à l'annulation pure et simple des actes de concession qui leur ont été octroyés. «Nous ne permettrons pas à ces gens de confisquer le peu des terrains restés disponibles pour la réalisation de projets touristiques alors que les vrais investisseurs désespèrent pour en disposer», avait-il argumenté. Pour appuyer ses propos, le ministre a révélé que sur les 180 projets initiés par des opérateurs privés dans la wilaya d'Alger, 56 ont été lancés dont une dizaine seulement est en voie d'achèvement. Ce constat en relation avec les activités touristiques et artisanales, devrait faire l'objet de réactions virulentes des opérateurs économiques. Particulièrement ceux dont les initiatives allant dans le sens du développement du secteur ont été bloquées faute de terrains ou par la bureaucratie appliquée par différentes administrations. C'est dire toute l'importance que le ministre accorde à cette rencontre nationale. N'avait-il pas soutenu que le secteur du tourisme et de l'artisanat a été totalement marginalisé et qu'il est temps de concevoir et d'appliquer une nouvelle stratégie pour booster notre économie. Projets d'hôtels, villages et complexes touristiques, complexes des loisirs et de détente, centres de thalassothérapie, bains thermales, agences de voyages et de tourismes et bien d'autres activités sont à redynamiser conformément aux ambitions affichées par le gouvernement. Ce dernier a classé la relance du tourisme en tête de ses priorités. En affirmant que l'activité touristique ne doit en aucun cas être secondaire par rapport à l'activité économique en général, Abdelouahab Nouri impute indirectement le marasme que vit depuis des années ce secteur, à ses prédécesseurs. «L'activité touristique doit occuper la place qu'elle mérite dans notre pays. Notre objectif est d'en faire un facteur incontournable de développement économique hors hydrocarbures», avait-il précisé. Il reste néanmoins toute l'anarchie sévissant au niveau des agences de tourismes et de voyages véritablement hors normes. Leurs activités presque illégales relèvent d'une concurrence déloyale vis-à-vis des différentes structures sous tutelle du ministère, dont l'Office national algérien du tourisme (Onat), totalement désarmées.