Au lendemain de la tentative de coup d'Etat en Turquie, le pouvoir islamiste accuse les Etats-Unis d'Amérique d'abriter le cerveau des putschistes. Les Turcs qui n'avaient pas de preuves à ce sujet n'ont pas trouvé autre que de pointer du doigt Washington en raison de l'hospitalité accordée à un opposant turc en l'occurrence Fethullah Gülen. Fethullah Gülen est un opposant islamiste turc, il est l'inspirateur du mouvement Gülen, aussi appelé le mouvement Hizmet. Condamné à 34 ans de prison en Turquie, il s'est exilé aux Etats-Unis depuis 1999. Erdogan a accusé directement cet opposant, l'accusant d'être derrière cette tentative de coup d'Etat. «Le pays qui refuse de nous livrer notre ennemi est notre ennemi», a déclaré Erdogan devant ses partisans. «J'en appelle à l'Amérique, j'en appelle au président Obama. Monsieur le Président, je vous le dis, livrez-nous cette personne», a-t-il martelé. Les Etats-Unis n'ont pas refusé cette demande mais réclament aux autorités turques de fournir des preuves, ce qui est tout à fait légitime. Le ministre des Affaires étrangères des Etats-Unis a demandé aux autorités turques à faire preuve de retenue et à respecter l'Etat de droit dans le cadre de l'enquête sur les putschistes, selon John Kirby, porte-parole du département d'Etat, dans un communiqué. «Il a dit clairement que les Etats-Unis étaient prêts à apporter leur aide aux autorités turques dans la conduite de cette enquête, mais que les insinuations ou les affirmations publiques au sujet d'une éventuelle implication des Etats-Unis dans le coup d'Etat manqué sont éminemment fausses et nuisent aux relations bilatérales», a-t-il fait savoir. Une série de mesure a été prise aux Etats-Unis après la tentative du coup d'Etat. Ainsi l'aviation civile américaine a interdit à toutes les compagnies aériennes d'effectuer des liaisons entre la Turquie et les Etats-Unis. La Fédéral Aviation Administration (FAA) a également interdit aux compagnies américaines de proposer des vols à destination des aéroports turcs. «La FAA examine la situation en Turquie en collaboration avec ses partenaires du département d'Etat et du département de la Sécurité intérieure, et actualisera les restrictions en fonction de l'évolution de la situation», dit-elle dans un communiqué. En réplique, le pouvoir turc a fermé la base aérienne mise à la disposition des avions de chasse américains dans le cadre des frappes contre «Daech» en Syrie. Le chef de l'armée turque par intérim, Ümit Dündar, a aussi indiqué que 265 personnes dont 104 putschistes avaient été abattues pour mettre en échec la tentative de coup d'Etat. Depuis au moins 6 000 personnes dont 30 colonels et plus de 3 000 militaires ont été interpellées et placées en garde à vue par le pouvoir islamiste en Turquie.