Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a déclaré, jeudi à Alger, que la loi fixant l'âge de départ à la retraite à 60 ans entrera en vigueur dès 2017. En marge de la cérémonie de clôture de la session de printemps 2016 du Parlement, jeudi à Alger, le Premier ministre a précisé dans une déclaration à la presse que les travailleurs qui souhaitent bénéficier d'une retraite anticipée peuvent déposer leur dossier avant la fin de l'année. «Ceux qui souhaitent partir avant la fin de l'année 2016, sont libres de le faire», a-t-il précisé. Dans ce cadre, il a annoncé que ce projet de loi sera, prochainement, examiné en Conseil des ministres. Ceci dit, le dudit projet, selon Abdelmalek Sellal, est «l'aboutissement des consultations menées par le gouvernement avec les partenaires sociaux et le patronat lors de la tripartite». Il a, d'ailleurs, précisé qu'il s'agit d'«un retour à ce qui était en vigueur dans les années 1990». Le Premier ministre a rappelé, dans ce sens, que «l'espérance de vie étant de 77 ans aujourd'hui contre 40 ans dans les années 1960, l'Algérien peut travailler plus». Cette mesure viendra mettre fin au déficit de la Caisse des retraites, comblée chaque année par le Trésor public, a-t-il expliqué. Après avoir rappelé que «le gouvernement avait pris des mesures exceptionnelles pour couvrir les besoins des retraites», le Premier ministre a estimé que «le moment est venu de reprendre les choses en main et de créer un équilibre». Une exception pour les femmes et les métiers pénibles Effectivement le nouveau projet de loi fixant l'âge de départ à la retraite à 60 ans ne concernera pas certains. Le gouvernement a fait exception, après avoir étudié le dossier, pour les femmes et les métiers pénibles. C'est le Premier ministre, Abdelmalek Sellal qui l'a annoncé, jeudi à Alger, affirmant que « la retraite anticipée est maintenue pour les femmes et les métiers pénibles». Il a indiqué, que «ceux qui souhaitent continuer à travailler jusqu'à 65 ans pourront le faire dans certaines entreprises». «Selon le Premier ministre, il importe de faire preuve d'objectivité à l'égard de cette question car, «il y va de la consécration des principes de justice et de solidarité intergénérationnelle», a-t-il précisé. Il faut savoir que la loi fixant l'âge de départ à la retraite à 60 ans a été décidée lors de la 19e tripartite, le 5 juin à Alger. Lors de la clôture de ces travaux, Abdelmalek Sellal avait expliqué sur un nouveau projet de loi modifiant l'ordonnance 97-13 instituant le départ à la retraite sans condition d'âge. L'ordonnance 97-13 du 31 mai 1997 stipule dans son article 6 bis que «le bénéfice de la pension de retraite peut être accordé avec jouissance immédiate, avant l'âge prévu (60 ans) à l'article 6 dans les cas et selon les modalités», cités par la loi. A cet effet, le Premier ministre avait affirmé qu'une commission sera mise sur pied pour élaborer ce projet de loi qui fixe l'âge de départ à la retraite à 60 ans par souci d'équité et de préservation des capacités de la Caisse nationale des retraites, a-t-il ajouté. En outre, il est précisé que la retraite peut être accordée «sans aucune condition d'âge lorsque le travailleur salarié a accompli une durée de travail effectif ayant donné lieu à un versement de cotisations égale à 32 ans au moins». Il est également stipulé qu'«à partir de l'âge de 50 ans, le travailleur salarié qui réunit une durée de travail effectif ayant donné lieu à versement de cotisation égal à 20 ans au moins peut demander le bénéfice d'une pension de retraite proportionnelle». «L'âge et la durée de travail prévus à l'alinéa ci-dessus sont réduits de 5 ans pour les travailleurs salariés de sexe féminin », selon la même loi. Par ailleurs, il est à noter que ce changement dans le dispositif de départ à la retraite est l'issue de la crise économique actuelle. En effet, les participants aux travaux de la dernière tripartite avaient confirmé que «les conditions actuelles ne permettent plus le maintien du dispositif de départ à la retraite sans condition d'âge», selon le communiqué final de la 19e tripartite. «Les participants à la tripartite, et afin de préserver et consolider le dispositif national de retraite, considèrent que les conditions actuelles ne permettent plus le maintien de ce dispositif de départ à la retraite sans condition d'âge», a-t-on mentionné dans le même document.