Suite au dernier rapport de la Banque mondiale sur les réserves de change, la Banque d'Algérie a confirmé que ces réserves seront nettement supérieures au niveau annoncé par la Banque mondiale. La Banque d'Algérie a rassuré, dans un communiqué rendu public dimanche, que cette différence vient en raison de la consolidation budgétaire sur ces réserves. Les analystes n'aboutissent pas aux mêmes conclusions. Sellal aurait un atout qu'il a oublié de révéler. La crédibilité des institutions soumise aux hypothétiques évolutions sur les cours mondiaux du pétrole durant les prochaines années, et par enchaînement direct sur les répercussions qu'ils auront sur la dépense publique et sur les réserves de change, est aujourd'hui une vraie préoccupation sur les façons de remodeler notre politique économique, en termes de prospective et de résilience au choc subi après l'effondrement des prix du pétrole. Difficile de savoir à quoi s'en tenir quand les informations divergent ou se contredisent. Les conclusions à la suite des chiffres publiés récemment par la Banque mondiale, le FMI, l'Agence internationale de l'énergie (AIE) et les déclarations du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, lors de sa visite de travail à Oum El-Bouaghi, soulèvent de pertinentes interrogations sur le crédit à consentir aux dirigeants de l'Etat, ou à des institutions internationales spécialisées dans l'évolution des économies mondiales et de la gestion des crises monétaires et financières. Sellal avait affirmé que les mesures nécessaires étaient prises pour s'adapter à la nouvelle conjecture économique, «qu'il n'y aura pas d'austérité, mais qu'il aura une diminution des dépenses, notamment celles qui concernent l'équipement et le fonctionnement», ce qui est normal. A propos des réserves de change, prenant à contre-pied les prévisionnistes, Sellal avait affirmé que «qu'en Algérie, elles vont s'établir autour de 116 milliards de dollars en 2016, et ne baisseront pas en dessous de 100 milliards de dollars, quelles qu'en soient les circonstances», alors que la Banque mondiale a, d'après ses calculs, avancé que le niveau des réserves de change serait de 60 milliards de dollars. Le communiqué de la Banque d'Algérie quelques jours après la publication du rapport de la BM assure que «les réserves de change à fin 2018 sera nettement supérieur» en raison «des effets de la consolidation budgétaire sur ces réserves, et de l'impact de celle-ci sur les comptes extérieurs, et corrélativement des réserves de change». Mieux, les experts de la Banque centrale d'Algérie critiquent le mode opératoire des analystes chevronnés de la Banque mondiale en jugeant que leur rapport «paraît quelque peu alarmiste et ne reposant pas sur des hypothèses probantes», estimant «que ce montant projeté à fin 2018 est donné sans aucune autre précision sur les principales hypothèses sur lesquelles se fondent les économistes pour établir ce type de projection». L'avenir nous éclairera davantage sur la crédibilité a accorder aux uns et aux autres. Pour l'heure, il serait question pour Sonatrach, en cette période de crise financière, d'augmenter sa production de pétrole, de gaz et de produits dérivés, pour compenser le manque à gagner lorsque les prix étaient élevés, tout en diversifiant les ressources hors hydrocarbures. Selon des sources fiables, un programme d'investissement de 120 milliards de dollars est prévu d'ici 2020, pour l'exploration, la rénovation des gisements en veilleuse afin d'augmenter le niveau de la production qui reste très bas, en raison du début de l'assèchement des anciens gisements. Plus de 20 puits pourraient reprendre du service dès cette année.