Soixante personnes ont été tuées et 29 autres blessées dans un attentat-suicide hier à Aden contre de jeunes recrues de l'armée, selon un bilan des principales institutions médicales de la grande ville du sud du Yémen. Le dernier bilan, fourni par des responsables de sécurité, faisait état de 11 morts dans cet attentat, l'un des plus sanglants à Aden depuis le début de la guerre au Yémen. Aden, reprise en juillet 2015 aux rebelles houthis et déclarée «capitale provisoire» du Yémen, a connu depuis de nombreux attentats contre les forces de l'ordre et des responsables politiques, dont certains ont été revendiqués par les groupes terroristes comme Al-Qaïda ou le groupe Daech. Le dernier de ces attentats s'était produit le 20 juillet. Il avait coûté la vie à quatre policiers. Le 6 juillet, les forces gouvernementales, soutenues par une coalition militaire arabe, avaient délogé des terroristes d'une base militaire d'Aden contre laquelle ils avaient perpétré un double attentat puis lancé un assaut. Profitant du conflit armé opposant depuis mars 2015 les forces gouvernementales à des rebelles, les terroristes d'Al-Qaïda et de l'EI ont renforcé leur influence dans le sud et le sud-est du Yémen. Les Etats-Unis considèrent Aqpa comme la branche la plus dangereuse d'Al-Qaïda et mènent régulièrement des frappes aériennes, souvent par drones, contre ses chefs et ses combattants au Yémen.