Le ministre de la Communication, Hamid Grine, a déclaré, hier à Alger, que «la publicité n'est pas un droit institutionnel». Mise en difficulté depuis quelques années suite à la crise économique qui a frappé le pays, la presse écrite se retrouve face au problème du «manque de publicité», certains journaux crient à la discrimination, une sorte de mise à l'écart et de pression par le fait qu'ils n'obtiennent pas un avantage appréciable des publicités de l'Anep. Le ministre de la Communication, interrogé hier au forum d'El-Moudjahid, sur le sujet, a rétorqué que «la publicité n'est pas un droit institutionnel», cependant, il a affirmé que ce volet n'est pas géré par son département, et même «l'Anep n'est pas responsable sur le manque de publicité, elle ne peut donner que ce qu'elle a», a-t-il expliqué. L'Anep (Agence nationale de l'édition et de la publicité) a dernièrement annoncé que le volume de publicité publique a reculé de 65% entre 2015 et 2016 et que la presse privée bénéficie de 90% de la publicité, tandis que la part de la presse publique est de moins 10%. Un constat sur lequel le ministre est interpellé avant de reconnaitre le fait et de préciser que son ministère ne fait aucune distinction entre les secteurs public et privé. D'autre part, le premier responsable du secteur de la Communication, sur une question sur l'état de la presse électronique en Algérie, a rétorqué qu'elle est dans un «désordre total». Pour expliquer sa conclusion, le ministre a souligné que les détenteurs de site de presse électronique, « leur siège est anonyme, s'ils abusent dans la publication de contenu anti-professionnel, on ne peut identifier leur lieu », a-t-il déploré, citant plusieurs exemples qui décrivent le désordre de ce type de presse. Sur ce volet, Grine a affirmé que le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a donné une instruction aux grandes entreprises de ne pas accorder de publicité à ces sites de presse électronique, jusqu'à ce que le champ soit ordonné. Interrogé au sujet des chaînes de télévision n'ayant toujours pas obtenu leur agrément, le ministre a répondu que son département va bientôt saisir l'Arav pour lancer l'appel à candidature. Les chaînes vont se présenter sur la base d'un cahier des charges. Au sujet du retard de la mise en activité de l'Arav, Hamid Grine a expliqué que «nous avons attendu que cette instance se prépare pour commencer son travail», sans donner plus de détails sur les dates du lancement de cet appel à candidature. Au sujet du prix du président de la République pour le journaliste professionnel qui a été décerné hier, à l'occasion de la Journée nationale de la presse, le ministre a souligné qu'«il n'y a pas plus important. Un prix du président de la République pour le journalisme, ça se mérite. C'est une consécration et un aboutissement pour un journaliste, cela veut dire que c'est un vrai et un grand journaliste ». Le ministre de la Communication a, par ailleurs, réitéré son appel à la corporation de la presse nationale à faire preuve de plus de professionnalisme et de déontologie dans le traitement de l'information, notamment celle liée à l'intérêt national. «Malgré les maintes exhortations à l'adresse des journalistes à faire montre de professionnalisme et de responsabilité lors de la diffusion de l'information, nous ne parvenons toujours pas à changer les méthodes de certains». Ainsi, le ministre de la Communication a appelé les journalistes à vérifier l'information, à plus de mesure, à plus de sagesse et de l'apprendre à partir de la source officielle avant de la publier.