Depuis le 11, et ce jusqu'au 18 du mois de novembre, les artistes plasticiens de la galerie d'art El-Yasmine s'en sont allé tutoyer les muses d'El-Bahia pour une très belle exposition de peinture qui regroupe la fine fleur des pinceaux algériens. L'exposition libre a occupé les murs de l'hôtel Méridien Convention d'Oran pour une durée d'une semaine à l'initiative du promoteur mécène de la galerie, en l'occurrence Sir Lyès Khelifati qui assurément reste un gentleman qui apporte de la fraîcheur et de la nouveauté pour réunir un aréopage conséquent d'artistes, d'écrivains, de musiciens et autres collectionneurs d'art autour d'un espace coquet, accueillant et franchement convivial pour une série de démonstrations qui tranchent souvent avec la morosité ambiante avec, en sus, une exposition permanente de quelques trente artistes connus sur la scène algérienne et aussi dans le monde, puisque la majorité des plasticiens en scène ont exposé dans le monde. Pour cette séance «jouée» à l'extérieur, il faut souligner que le galeriste Khelifati a tout simplement mobilisé une grande aile de ce grand hôtel pour montrer plus de cent œuvres de pas moins de trente-sept artistes, il faut signaler la présence de nombreux écrivains, artistes, professeurs, intellectuels venus se frotter à la création tout azimuts et transgénérationnelle venue composer un prélude à la toute imminente ouverture d'une sœur d'El-Yasmine au sein des pénates d'El-Bahia. Il fallait compter avec l'aide précieuse d'Expo-Sign qui en un temps record a monté un ensemble de cimaises super professionnelles avec éclairage et tutti quanti ce qui a permis une excellente démonstration avec l'aide aussi importante de la structure du Méridien Convention qui a eu l'idée de diminuer quelques dépenses au profit d'un animateur de structure culturelle qui a réuni nombre d'artistes d'Alger, d'Oran, Constantine, Sidi-Bel-Abbès, Souk-Ahras, Batna, Annaba...Ce qui ne manque pas d'attirer l'attention dans ce panel complet de l'écurie de Formule 1 artistique c'est d'abord la qualité des travaux présentés, dans une représentativité qui a bien-sûr provoqué bien des jalousies. En effet, comment ne pas vouloir participer à un évènement médiatique, sous les sunlights et en étant considéré comme une star dans un grand espace de luxe avec un public exigeant !? Les générations qui se sont succédé sur ces murs vont de celles de Hioun, Guita, Zerarti, Silem Adane, Belbahar,Oulhaci, Bourdine, Zoulid, Silem ou Sellal en partant allègrement au fil des cimaises vers Aïdoud, Valentina, Chegrane, Dahel, Ferroukhi, Nedjaï, Hachemi, Belkhorisset, Chender, Aït-El-Hara, Djeffal, Stambouli, Debladji, Sergoua, Hafid, Y.Aïdoud, Choukal, Nacib, Gassouma, Bara, Belhoula, El-Shamy, Bourenane, Rahmani, Boutamine, Abdelaoui, Briki, Khelifati... Autant de styles allant de la plus grande ligne épurée classique, aux allants d'introspection d'un patrimoine ancestral jusqu'aux dernières audaces contemporaines avec quelques incursions, au passage, par la céramique et une sculpture de Choukal... Comme il a été cité plus haut, cette exposition marque d'une pierre multicolore, un arc-en-ciel de travaux protéiformes qui donnent le ton de nouvelles initiatives qui s'en iront glaner des notes optimistes sur la terre d'Algérie avec la promesse du sieur Khelifati d'une nouvelle structure qui sera inaugurée au sein de la ville d'Oran avec ce souhait des artistes de voir aujourd'hui des opérateurs mettre les moyens pour accueillir et favoriser l'émergence de l'art algérien dans les meilleures conditions. Il n'y a pas que le foot dans la vie, et il est temps que nos opérateurs économiques mettent un peu la main dans la poche et ce, dans l'élégance du geste mécénal, étant donné que celui-ci est déduit d'impôt et permet de faire respirer la chose culturelle qui apprenons-le aux hommes d'affaires, rapporte aussi de l'argent quand il est bien professionnalisé. La culture aujourd'hui vaut son pesant d'or et peut permette quand la ressource est bien employée de faire vivre nombre de personnes, en donnant bien-sûr aux acheteurs le plaisir et l'émulation d'avoir des œuvres qui montent en valeur avec le temps. «D'Art El-Yasmine Fait d'Art à Oran» est originale comme exposition ; elle a regroupé des plasticiens comme Nedjaï, Hioun, Chegrane, Sergoua, Stambouli, Gassouma, dans un tonitruant débat sur l'art contemporain qui a vite tourné à un débat sur l'art et la culture en Algérie, animé et bien vivant comme débat, en présence de nombreux intéressés venus de l'école des Beaux-Arts de Mostaganem et d'Oran. L'exposition dont l'entrée est libre sera probablement suivie d'autres destinations, on parle de Tlemcen par exemple. Cette initiative à saluer est un viatique pour l'avenir, pour dire qu'il est possible de réunir des énergies créatrices dans la plus belle ambiance entre des artistes qui partent à la découverte heureuse d'une autre partie de leur public, avec en catalyseur des gens de «bonne volonté» qui savent investir dans l'homme pour réussir des paris, qui paraissaient un certain temps impossibles. A voir à tout prix pour ceux qui seront à Oran du 11 au 18 Novembre 2016. «D'art El Yasmine Fait d'Art à Oran», un évènement collectif Lyès Khelifati, Galerie El-Yasmine, du 11 au 18 novembre 2016, Hôtel Meridien Convention, Oran, entrée libre.