Le Conseil de sécurité de l'ONU tiendra mercredi matin à New York une réunion d'urgence sur la situation critique à Alep-Est à la demande de la France, ont indiqué mardi des diplomates. Cette réunion doit commencer immédiatement après une session du Conseil consacrée à l'adoption d'une résolution renforçant les sanctions contre la Corée du Nord, qui est prévue à partir de 9 h locales (14 h GMT). Les quinze ambassadeurs du Conseil entendront un compte-rendu de la situation à Alep fait par un responsable des opérations humanitaires de l'ONU et par le médiateur des Nations unies en Syrie, Staffan de Mistura, intervenant par vidéo-conférence. A Alep-Est, des milliers de civils fuient les combats et les bombardements au fur et à mesure de l'avancée des forces du gouvernement syriennnes face à des rebelles aux abois. L'ONU a condamné mardi la «descente aux enfers» vécue par ces civils. Près de 20.000 personnes ont fui la ville ces dernières 72 heures, a annoncé le Comité international de la Croix-Rouge (CICR). Face à la «catastrophe humanitaire» à Alep, le ministre français des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault avait demandé mardi que le Conseil se réunisse «immédiatement», afin «d'examiner la situation de cette ville martyre et les moyens de porter secours à sa population». Plus de 50.000 personnes ont fui Alep-Est en quatre jours Plus de 50.000 personnes ont fui, au cours des quatre derniers jours, les quartiers rebelles d'Alep-Est, en proie à des bombardements de l'armée gouvernementale, a indiqué mercredi l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Plus de 20.000 d'entre elles ont trouvé refuge dans la partie d'Alep contrôlée par le gouvernement, tandis que 30.000 autres ont rejoint l'enclave de Cheikh Maqsoud aux mains des forces kurdes dans la deuxième ville de Syrie, selon l'OSDH. Les civils retenus à Alep-Ouest par des groupes terroristes et rebelles fuyaient les combats intensifiés au sol et des bombardements aériens au fur et à mesure que les forces du gouvernement progressent dans la zone rebelle, dont elles ont pris le contrôle des quartiers septentrionaux. Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) avait évalué mardi soir à 20.000 le nombre de civils ayant fui Alep-Est au cours des dernières 72 heures, en précisant que ce chiffre n'était qu'une estimation. Alep-Est est assiégé par les forces gouvernementales depuis juillet et les quelque 250.000 habitants qui y résidaient font face à une pénurie quasiment totale de nourriture, d'électricité et de médicaments. La situation est «alarmante et effrayante», a commenté mardi le patron des opérations humanitaires de l'ONU, Stephen O'Brien. Car plus aucun hôpital ne fonctionne et «les stocks alimentaires sont pratiquement épuisés». «C'est une lente descente aux enfers», a renchéri Bettina Luescher, porte-parole du Programme alimentaire mondial (PAM). Une réunion urgente du Conseil de sécurité de l'ONU sur la situation à Alep doit se tenir mercredi à New York (Etats-Unis), selon des diplomates. Les autorités militaires russes ont déploré, mardi, l'attitude des pays occidentaux qui «envisagent d'imposer des sanctions à la Russie, après la libération de milliers de civils bloqués dans la ville syrienne d'Alep». «Les Occidentaux cherchent à imposer des sanctions à la Russie, après la libération, durant les dernières 24 heures, par l'armée syrienne, de la moitié des 80.000 civils qui étaient bloqués dans les quartiers Est d'Alep par les groupes armées», a souligné le porte-parole du ministère russe de la Défense Igor Konashenkov. «Maintenant, il s'est avéré que la libération de ces habitants d'Alep, détenus en otage par des hommes armés, ne faisait pas partie des plans des ministères des Affaires étrangères britannique et français, du département d'Etat américain et du Bundestag allemand», a déclaré le porte-parole dans un communiqué transmis à la presse. Selon Konashenkov, des milliers d'enfants se trouvent à présent dans les régions libérées. «Beaucoup d'entre eux ont reçu, pour la première fois et pour une longue période de temps, des produits alimentaires, de l'eau et une assistance médicale au niveau des centres humanitaires installés par la Russie.» «Durant les quelques dernières années, ces Syriens étaient utilisés comme boucliers humains à Alep par des terroristes de différentes couleurs et tendances. Ce sont ceux-là même (les civils, ndlr) qui auraient été protégés par l'ensemble des hommes politiques occidentaux», a-t-il ajouté. Un autre son de cloche est venu ce mardi du ministre français des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault qui a demandé que le Conseil de sécurité de l'ONU se réunisse «immédiatement» afin «d'examiner la situation à Alep en Syrie et les moyens d'apporter secours à sa population». «Plus que jamais, il y a urgence à mettre en oeuvre une cessation des hostilités et à permettre un accès sans entrave de l'aide humanitaire», a estimé Ayrault dans un communiqué. Lundi, l'ONU s'était déjà dite «extrêmement inquiète» pour les plus de 250.000 civils qui vivent «dans des conditions horribles». «Nous demandons instamment à tous les belligérants de cesser leurs bombardements aveugles (...) et de laisser entrer l'assistance humanitaire urgente comme l'exige le droit international humanitaire», avait déclaré son porte-parole Stéphane Dujarric. Près de 16.000 civils ont fui Alep-Est dans le Nord de la Syrie «au cours des derniers jours» vers d'autres parties de la ville, a annoncé mardi un haut responsable de l'ONU qui parle d'une situation «alarmante et effrayante». «Je suis extrêmement préoccupé par le sort des civils en raison de la situation alarmante et effrayante dans la ville d'Alep», a déclaré le responsable des opérations humanitaires de l'ONU, Stephen O'Brien, dans une déclaration écrite.