Un kamikaze a fait sauter ses explosifs alors que des soldats étaient rassemblés pour toucher leur solde mensuelle, a précisé un responsable militaire. Au moins 40 soldats ont été tués et quelque 50 blessés dans un attentat-suicide dimanche 18 décembre à Aden, la deuxième ville du Yémen, a indiqué le chef du département local de la santé. Le bilan des morts pourrait s'aggraver car, parmi les blessés, il y a «des cas critiques», a-t-il ajouté. Un kamikaze a fait sauter ses explosifs alors que des soldats étaient rassemblés pour toucher leur solde mensuelle près d'une base au nord-est d'Aden, ont indiqué des responsables militaires. Le terroriste s'est mêlé à la foule devant la résidence d'un chef militaire près de la base d'Al-Sawlaban, située dans le quartier d'Al-Arish, avant de perpétrer son attentat, a précisé l'un d'eux. C'est la troisième attaque meurtrière de ce type en moins de quatre mois dans la grande cité portuaire du Sud. Une attaque similaire a eu lieu le 10 décembre et a été revendiquée par l'organisation djihadiste Etat islamique (EI). Celle-ci avait fait 48 morts parmi des soldats alors rassemblés pour encaisser leur solde. Déjà, le 29 août, un kamikaze au volant d'une voiture piégée avait visé de jeunes recrues de l'armée à Aden, faisant 71 morts. Le groupe EI avait également revendiqué cette attaque. Plus de 7 000 morts L'organisation EI et Al-Qaïda ont profité du chaos engendré par la guerre au Yémen pour multiplier leurs actions dans le Sud, notamment contre les forces gouvernementales qui peinent à sécuriser les zones sous leur contrôle et à recruter de jeunes soldats. Jeudi, Al-Qaïda au Yémen avait pris ses distances avec l'attentat du 10 décembre, qualifiant l'organisation EI de groupe «déviant» qui cherche à «semer la zizanie» avec des tribus. Les forces gouvernementales yéménites, soutenues depuis mars 2015 par une coalition arabe sous commandement saoudien, affrontent à la fois des rebelles houthistes alliés à des partisans de l'ancien président du Yémen, qui contrôlent une partie du territoire dont la capitale Sanaa (nord), et des groupes djihadistes bien implantés dans le sud et le sud-est du Yémen. Le conflit au Yémen a fait plus de 7 000 morts et près de 37 000 blessés depuis près de vingt et un mois, selon l'ONU.