Des perspectives de solution diplomatique pour la crise en Syrie se dessinent, alors que les effets du conflit frappent encore les Syriens à travers le pays qui compte toujours au moins 15 zones assiégées. Pas moins de 700 000 personnes vivant dans ces zones ont besoin d'aide humanitaire. S'ils échappent aux bombes depuis l'entrée en vigueur le 30 décembre 2016 de la trêve parrainée par la Russie et la Turquie, ces populations sont privées de nourriture, d'eau et de fournitures médicales. Parmi ce nombre, environ 300 000 enfants, étaient encore piégées, selon l'ONU, qui a lancé à nouveau un appel pour «un accès immédiat, inconditionnel et sûr» pour atteindre les enfants et les familles qui sont encore coupés de l'aide humanitaire dans tout le pays. Efforts politiques pour une sortie de crise Toutefois, pendant que les populations tentent de panser leurs blessures, les acteurs diplomatiques de la crise syrienne (gouvernement, opposition et médiateurs) poursuivent leurs efforts en vue d'une sortie de crise durable en Syrie. Trois rendez-vous cruciaux ont été donnés pour mettre un terme au conflit qui ravage le pays depuis 6 ans. Le premier, initié par la Russie et la Turquie, doit intervenir en principe le 23 janvier à Astana au Kazakhstan. Le président syrien Bachar al-Assad s'était déclaré prêt à négocier avec une centaine de groupes armés, exceptés les groupes terroristes, dont l'organisation terroriste autoproclamée «Etat islamique», (EI/Daech) et Fath Echam. Le chef de l'Etat syrien, avait dit, il y a une semaine, qu'il «comptait beaucoup» sur la réunion d'Astana. «Tous ont donné leur accord», a affirmé Mohammad Allouche, un chef du groupe armé Jaich al-Islam (l'Armée de l'Islam), implanté dans la banlieue de Damas. Ahmad al-Othman, de la fraction «Sultan Mourad», implanté dans le nord de la Syrie, a également indiqué que les groupes de l'opposition armée avaient «décidé d'aller aux pourparlers». Un autre représentant des factions rebelles, Oussama abou Zeid, a fait part de son intention de participer, car le thème exclusif des pourparlers consiste à renforcer le cessez-le feu. Le Haut comité des négociations (HCN), qui regroupe une grande partie de l'opposition syrienne, a exprimé l'espoir que la réunion «établisse la confiance» en appliquant la résolution 2254 du Conseil de sécurité de l'ONU, en particulier les articles portant sur la levée des sièges imposés aux villes et villages, la distribution des aides et la libération des détenus. La rencontre d'Astana, annoncée fin décembre après l'instauration d'un nouveau cessez-le-feu en Syrie, est perçue par les analystes, comme «une plateforme» devant ouvrir la voie aux discussions politiques prévues le 8 février prochain à Genève, et surtout «complémentaire», des prochaines initiatives. Une troisième conférence internationale sur la Syrie se tiendra au printemps à Bruxelles pour examiner les moyens de parvenir à une véritable transition politique en Syrie sous l'égide des Nations unies et débattre d'un éventuel soutien à une reconstruction post-conflit, ont convenu lundi les chefs de la diplomatie des 28 pays de l'UE. Les participants à la conférence devraient, en outre, se pencher sur les moyens de garantir l'accès et la protection des organisations humanitaires dans l'ensemble du pays et faire le bilan de la mise en œuvre des engagements pris par la communauté internationale lors de la conférence de Londres afin d'identifier les lacunes et décider des moyens d'y remédier. Réaffirmant l'"appui total" de l'UE au processus de négociation dirigé par l'ONU et à son envoyé spécial en Syrie, Staffan de Mistura, les ministres des Affaires étrangères des 28 ont estimé que la rencontre prévue le 23 janvier dans la capitale kazakhe, Astana, pourrait contribuer à «une reprise réussie des pourparlers de paix de la crise syrienne» à Genève le 8 février prochain sous les auspices de l'ONU.