La révision de la Constitution et les réformes entreprises dans le secteur de la justice ont été largement appréciées par la société civile qui trouve que les amendements adoptés dans la Constitution 2016 sont importants, notamment dans le secteur de la justice. Si les représentants de la société civile se disent satisfaits de ces réformes, ils ne cachent pas leurs inquiétudes en ce qui concerne la mise en application de ces nouvelles directives à la base. Malgré les efforts et les instances du ministre de la Justice, garde des Sceaux, les nouvelles mesures restent que du «noir sur blanc», ont indiqué nos interlocuteurs. Ces derniers montrent du doigt certains tribunaux et Cours de justice dont les magistrats n'arrivent toujours pas à enfiler «La nouvelle robe» recommandée par la tutelle. Plusieurs représentants de la société civile ont indiqué que Tayeb Louh ne pourrait pas être plus franc et direct comme, il l'avait fait à plusieurs reprises. «L'opinion publique et surtout le monde médiatique sont les témoins des sorties et des déclarations de Tayeb Louh en ce qui concerne le respect strict des lois de la République en vigueur de la part des fonctionnaires du corps judiciaire vis-à-vis des justiciables», ont-ils déclaré. A ce sujet, nos interlocuteurs n'ont pas manqué de nous inviter à «remonter le temps» et à retourner aux déclarations de M. Louh, du 22 septembre 2016. Pour rappel, le ministre de la Justice, garde des Sceaux, qui s'est exprimé à l'hémicycle du Parlement avait déclaré que les portes des parquets sont ouvertes à tous. «J'invite les citoyens à s'impliquer dans la lutte contre la corruption et l'ensemble des fléaux en se présentant aux parquets dont les portes sont grandes ouvertes», a-t-il déclaré. Le ministre de la Justice, garde des Sceaux est même allé trop loin pour mettre en en confiance les citoyens et pour les encourager à dénoncer les «forces du mal» et en faisant confiance à la justice de leur pays. A ce même sujet, Tayeb Louh a été plus clair en indiquant que même en l'absence de justificatifs concrets, les procureurs généraux ne pourraient pas «tourner le dos» aux plaintes et aux dénonciations des citoyens et doivent obligatoirement ouvrir des enquêtes. Les représentants de la société civile ont indiqué qu'ils avaient «ovationné», à l'époque, le courage surtout l'honnêteté de M. Tayeb Louh qui ne voit pas encore les mesures et les directives mises en application. «Nous recevons toujours des citoyens qui se plaignent, indiquant ne pas recevoir de réponse et des suites à leurs requêtes déposées au niveau de certaines Cours du pays», a indiqué Mme Farida. Des cas ont été signalés par des citoyens résidant dans les wilayas de Khenchela, Tébessa, Oum El- bouaghi, Skikda (Est) , Bouira, Médéa, Blida (Centre), Oran, Rélizane, Mostaganem (Ouest) et Illizi (Sud), a-t-elle indiqué. Notre interlocutrice a indiqué que des citoyens et malgré qu'ils avaient reçu l'avis portant accusé de réception, s'interroge sur l'arrivée de leurs dossiers sur la table des procureurs généraux. Selon un représentant de la société civile, des citoyens pointent du doigt des secrétaires personnels et des greffiers, les accusant d'avoir classé sans suite leurs plaintes sans que les procureurs ne se rendent compte. Nos efforts visant à connaître la version des procureurs généraux sont restés malheureusement vains. Il en est de même pour le département du ministère de la Justice où l'une des fonctionnaires nous a indiqué que la responsable se trouve à l'extérieur du siège. Enfin, la majorité des représentants de la société civile ont indiqué que désormais les citoyens font confiance à la justice de leur pays et ce, même si beaucoup restent à faire à la base, ont-ils conclu.