Je note avec satisfaction en ce mois de février 2017 mais hélas dix années après que le ministère de l'Energie et le ministère des Transports reprennent les actions préconisées de l'audit réalisée sous ma direction, assisté des principaux dirigeants et cadres supérieurs de Sonatrach, d'experts indépendants et du bureau d'études de renommée mondiale américain Ernest Young réalisé entre 2006/2007 intitulé «une nouvelle politique de carburants en Algérie dans un environnement concurrentiel» (1). Ayant été auditionné par la commission économique de l'Assemblée nationale populaire (APN( dont j'ai présenté les principales conclusions, j'avais attiré l'attention du gouvernement de l'époque sur l'urgence d'une nouvelle politique de carburants, de privilégier le GPLc et le Bupro pour les camions/bus, ( effet positif également sur l'environnement), la majorité des voitures et camions roulant au gas-oil ou l'essence y compris ceux de l'administration et des entreprises publiques. L'histoire, avec la forte facture d'importation entre 2009/2015 nous a donné raison. 1.- Selon le bilan au 01 janvier 2016, selon l'ONS, le parc national automobile (PNA) a totalisé 5.683.156 véhicules à fin 2015, en hausse de 4,75 % (250 000 unités de plus) par rapport à l'année 2014 selon l'Office national des statistiques (ONS). Rappelons que selon l'ONS, le parc automobile en Algérie a atteint en 2014 plus de 5 425 000 voitures. Par catégorie de véhicules, en 2014, le PNA est constitué essentiellement des véhicules de tourisme avec 3.483.047 unités (64,2% de la totalité), des camionnettes avec 1 083 990 (près de 20%), des camions avec 396 277 (7,3%), des tracteurs agricoles avec 146.041 (2,7%), des remorques avec 134 019 (2,47%), des autocars et autobus avec 82 376 (1,52%), des motos avec 20 380 (0,38%) et des véhicules spéciaux avec 4.756 (0,1%). La répartition du PNA selon les tranches d'âge des véhicules montrait que le nombre des moins de 5 ans avait atteint 1 253 731 unités (23,11% de la totalité du parc à fin 2014), des 5 à 9 ans à 933 006 véhicules (17,2%), des 10 à 14 ans à 346.788 (6,4%), des 15 à 19 ans à 214 287 unités (3,95%), des 20 ans et plus à 2 677 746 (49,35%). Cette augmentation du PNA s'expliquait par la hausse des immatriculations de véhicules neufs 2015 par rapport à 2014 de plus de 900.000 unités, soit 7,72%. Pour 2015, la répartition par tranches d'âge montrait que le nombre des moins de 5 ans avait atteint 1 368 549 unités, (24,08%), des 5 à 9 ans 892.196 unités (15,70%), des 10-14 ans de 508.815 unités( 8,95%), des15-19 ans 187 067 (3,29%) et plus de 20 ans 2.726 529 ( 47,98%). Par répartition spatiale, Alger arrivait en tête avec 1 496 561 unités (26,33%), Bliba 311.024 (5,47%), Oran 293 156 (5,16%), Constantine 204 843(3,60%) et Tizi Ouzou, 199 507 (3,51%). Quant aux quantités importées, elles ont chuté de 73,74% avec 53.356 véhicules importés entre début janvier et fin juillet 2016, contre 203.174 unités durant la même période en 2015, soit 149 818 véhicules de moins, selon le Centre national des statistiques des Douanes (CNIS). Pour rappel, les licences d'importation des véhicules ont été attribuées, en mai 2016, à 40 concessionnaires sur 80 postulants. Fixé initialement à 152 000 unités pour l'année 2016, le contingent quantitatif d'importation des véhicules a été finalement réduit à 83 000 unités. Selon le Ministère du commerce, la facture d'importation pour 2016 ne dépasse pas un milliard de dollars contre 3,14 milliards de dollars en 2015 (265 523 unités) et 5,7 milliards de dollars en 2014( 417 913 unités). Mais remarque importante, concernant les parties et accessoires des véhicules automobiles, devraient fortement augmenter durant les années à venir si le taux d'intégration ne dépasse pas 40/50% pouvant se chiffrer à plusieurs milliards de dollars si toutes les unités programmées sont réalisées pouvant revenir à l'ancienne facture d'importation, puisque la facture d'importation de ces accessoires n'a diminué entre 2015/2016 que de 4%, sans que ces unités ne soient encore opérationnelles. Aussi, avec tous les avantages accordées la loi de finances 2017, quelle sera la rentabilité après la fin de ces avantages. 2.- Pour le type de carburant utilisé, en 2014, l'essence représente 65% et le gasoil 34%, l'utilisation du GPLC étant marginale, moins de 2% et pour 2015, pour les véhicules l'essence représente 65,67% et le gasoil 34,33% donc pas de changement notable. De janvier à fin mai 2016, certainement du fait de la hausse des prix, la vente de l'essence normale a baissé de 2% entre la même période 2015/2016, celle du super a reculé de 11%, une hausse de 2% pour le gasoil, la consommation a grimpé de 2% et les quantités de GPL/C commercialisées durant la période allant de janvier à mai 2016 ont connu une hausse de 14%, selon la Société nationale de commercialisation et de distribution de produits pétroliers (Naftal), information reprise par l'APS. Ainsi selon Naftal le cumul des ventes des carburants sur les cinq premiers mois de l'année 2016 (les chiffres entre parenthèses sont ceux de la même période de 2015) sont les suivants. Produits quantité (tonnes) évolution - Essence Normale 453 179 (460 707) -2% - Essence super 661 452 (744 710) -11% -Essence sans plomb 524 223 (474 458) +11% =Total Essence 1 638 855 (1 681 890) -2% - Gasoil 4 042 252 (3 997 885) +2% =Total Carburants 5 681 106 (5 679 773) +0,3% GPL/C 118.905 (104.207) +14% Ainsi s'impose un nouveau modèle de consommation énergétique comme je l'avais préconisé dans l'audit réalisée sous ma direction, assisté des principaux dirigeants et cadres supérieurs de Sonatrach, d'experts indépendants et du bureau d'études de renommée mondiale américain Ernest Young réalisé entre 2006/2007 intitulé «une nouvelle politique de carburants en Algérie dans un environnement concurrentiel »(1) que l'Algérie devait impérativement changer de modèle de consommation énergétique , de revoir la politique des subventions qui devaient être ciblées (nous avons envoyé une mission en Malaisie , expérience réussie étant à méditer ), privilégier le GPLc , le GNW pour les gros transporteurs, utiliser le BUPRO pour desservir les zones déshéritées tant au Nord, dans les Hauts plateaux et le Sud car cela ne demande pas la séparation du propane et du butane, et donc économiser des investissements colossaux pour des complexes. (A suivre) Dr Abderrahmane Mebtoul, professeur des universités, expert international