Le marché d'Internet sera bientôt ouvert aux opérateurs privés, c'est ce qu'a annoncé, hier à Alger, la ministre de la Poste et des Technologies de l'Information et de la Communication, sans donner plus de détails sur une date probable, expliquant que «les mécanismes permettant son ouverture ne sont pas là». En marge de son passage sur les ondes de la radio algérienne de la Chaine lll, dans l'émission «L'invité de la rédaction», la ministre de la Poste et des TIC a expliqué que le projet de loi relatif aux règles générales relatives à la Poste et aux Communications électroniques, a été examiné et approuvé le 28 décembre 2016 en Conseil des ministres. «Le texte doit être approuvé par le Parlement», a-t-elle indiqué. Par ailleurs, la première responsable du secteur des TIC, a souligné que plusieurs appels d'offres, seront lancés prochainement pour déployer des centaines de kilomètres de fibre optique dans des pays africains. «Dans quelques semaines, des appels d'offres seront lancés pour la mise en place de mécanismes permettant le déploiement des centaines de kilomètres de fibre optique dans les pays mitoyens, tels que le Niger, le Mali et le Tchad», a précisé Feraoun. Dans un premier temps le principal acteur sera le groupe Algérie Telecom (AT) avec toutes ses filiales, mais toutes les entreprises intéressées sont invitées à y investir, a-t-elle souligné. La ministre a noté, à ce propos, qu'en vertu d'un accord avec la Banque Africaine de Développement (BAD), ces entreprises bénéficieront d'un bonus par rapport à leurs homologues européennes. Elle a rappelé à l'occasion, que dans ce domaine, l'Algérie, classée «troisième après le Niger et l'Egypte en matière de déploiement de l'internet fixe, est très développée par rapport au reste des pays africains». Toutefois, a t-elle dit, le secteur des TIC en Algérie «n'est pas réellement créateur de bénéfices et ne rapporte rien à la balance économique nationale, d'où la nécessité d'aller investir, notamment en Afrique, dans ce domaine pour les deux décennies à venir», a t-elle ajouté. En Afrique, avec une population dépassant un milliard d'habitans, «moins de 300 millions d'habitants, seulement, sont connectés à internet et le taux de pénétration n'a pas encore atteint 3 %, ce qui est inadmissible», selon Feraoun. A travers cette démarche (déploiement de la fibre optique en Afrique), l'Algérie veut affirmer sa présence et son rôle de leadership dans le continent. «Hormis cela, ramener la fibre dans les zones enclavées de l'Afrique, permettre l'accès à la bande passante et une couverture satellitaire dans ces pays, contribuera, aussi, à l'essor de notre économie», a estimé la ministre. En ce qui concerne la liaison transsaharienne, elle a rappelé que la plus grande partie de la ligne qui est «Alger- Aïn Guezam», a été réalisée par l'Algérie dans les délais, et que le retard accusé pour le reste de la ligne, est le fait des difficultés économiques et sécuritaires que traversent le Niger, le Mali et le Tchad. Elle a fait savoir qu' à la faveur de la conférence africaine sur la gouvernance de l'internet, qui se tient aujourd'hui lundi à Alger, «un comité sera installé officiellement pour le suivi de la réalisation et du financement de la liaison transsaharienne». Durant la même rencontre, un mémorandum sera également signé avec le responsable malien pour la concrétisation du partenariat dans le domaine de l'internet satellitaire. «L'objectif de ce partenariat est notamment de déployer le service universel, la couverture des zones désertiques au Mali avec notre satellite Alcom Sat 1, qui sera en orbite le mois de juin», a précisé la ministre. Pour la 4G, qui est en cours de déploiement, Houda-Imane Faraoun a expliqué que «partout où vous l'essayez, c'est du très haut débit. Par contre, si vous transitez sur une zone où il n'y a pas la 4G, vous basculez automatiquement sur la 3G». Elle a expliqué que la 4G est «une solution d'appoint». «Aucun pays n'a déployé la 4G sur 100% du territoire». Les cahiers des charges obligent l'opérateur à la déployer sur 10% de la surface de la wilaya. À défaut, l'opérateur ne sera pas autorisé à se redéployer sur une autre wilaya. «En matière d'investissement, ce n'est pas grand-chose pour les opérateurs mobiles qui réalisent des chiffres d'affaires et des résultats extraordinairement élevés», a affirmé la ministre.