L'ONU défend la nomination du Palestinien Salam Fayyad comme nouveau représentant spécial des Nations unies pour la Libye, en dépit de l'opposition des Etats-Unis, en attendant la prononciation du Conseil de sécurité, au moment où les appels pour un règlement politique de la crise libyenne se poursuivent. Le secrétariat général de l'ONU, Antonio Guterres, a souligné, samedi dans une note, que la proposition de la nomination de cet ancien Premier ministre palestinien en remplacement de Martin Kobler «reposait uniquement sur ses qualités personnelles reconnues et sur sa compétence». Il a tenu à préciser à ce titre que «le personnel des Nations unies travaille strictement à titre personnel. Ils ne représentent aucun gouvernement ni aucun pays» en réaffirmant «l'engagement du secrétaire général de recruter des personnes qualifiées en respectant la diversité régionale». Relevant «qu'aucun Palestinien n'a servi dans un poste à haute responsabilité aux Nations unies», une situation qu'il «estime nécessaire de corriger», M. Guterres a expliqué que les nominations aux postes de responsabilités sont «fondées sur le mérite personnel et les compétences des candidats potentiels à des postes spécifiques». Selon une source onusienne, le changement à la tête de la Mission d'appui des Nations unies en Libye (Manul) sera annoncé officiellement lundi prochain. M. Fayyad, 64 ans, a été Premier ministre de l'Autorité palestinienne de 2007 à 2013 et a aussi été ministre des Finances à deux reprises. L'opposition de Washington à la nomination de Fayyad, une «discrimination flagrante», selon l'OLP Washington a bloqué vendredi à l'ONU la nomination de Salam Fayyad comme émissaire des Nations unies en Libye, suscitant une vive réaction de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP). L'ambassadrice américaine à l'ONU Nikki Haley avait dans un communiqué, exprimé sa «déception» à propos de cette nomination, disant que «les Etats-Unis ne reconnaissent pas actuellement un Etat palestinien ou ne soutiennent pas le signal que cette nomination enverrait aux Nations unies». L'Organisation de libération de la Palestine (OLP), a qualifié, samedi, cette décision de «discrimination flagrante» qui est «fondée sur la base d'une identité nationale». Une nomination sur fond d'appel à surmonter l'impasse politique Lors de son briefing mercredi dernier au Conseil de sécurité sur la situation en Libye, l'Allemand Martin Kobler, émissaire de l'ONU en Libye depuis novembre 2015, a appelé les différentes parties en Libye à surmonter l'impasse politique, évoquant un possible amendement de l'accord politique libyen (LPL) de 2015 qui pourrait intervenir dans les prochaines semaines. Le chef de la Manul a déclaré que 2017 devrait être «une année de décisions et de percée politique» en indiquant qu'«il y avait une convergence de vues entre les Libyens sur l'amendement de l'accord», ajoutant qu'un consensus régional et international est en train d'émerger dans ce sens. Cependant, il a souligné la nécessité de prendre des décisions sur «des amendements limités à l'accord politique en vue de permettre à la chambre des représentants à Tobrouk d'approuver le gouvernement d'entente nationale et d'aboutir à la formation d'une armée et d'une force de police fortes». L'accord politique libyen du 17 décembre 2015, négocié par l'ONU, a conduit à la formation du gouvernement d'unité nationale (GNA), dirigé par le Premier ministre Fayez al-Sarraj.