La ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme, Mounia Meslem Si Ameur, a appelé, mardi à partir de Tipasa, à dépasser la culture de l'assistanat afin d'impliquer les personnes aux besoins spécifiques dans le développement économique. «Il est impératif de passer de la culture d'assistance des personnes handicapées vers leur implication dans le développement économique, en tant que citoyens jouissant de tous leurs droits et devoirs», a souligné la ministre à l'ouverture d'une rencontre nationale sur «l'adaptation et la réadaptation professionnelles» abritée par le Centre national de formation professionnelle pour les personnes handicapées physiques de Khemisti. La ministre présidait les cérémonies marquant la célébration de la journée nationale des handicapés, en présence de la ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, et de son homologue de la Formation et de l'Enseignement professionnels, respectivement Houda Imane Feraoun et Mohamed Mebarki. S'exprimant sur le slogan des festivités de cette année, «faciliter l'accès à la technologie», elle a annoncé la mise en œuvre d'un projet national intitulé «plate-forme éducative pour les personnes aux besoins spécifiques», en coordination avec le ministère de la Poste et des TIC. Le projet se veut un outil de travail destiné tant aux éducateurs spécialisés qu'aux parents de personnes aux besoins spécifiques, pour leur donner des informations en «temps réel» sur la situation de handicapé et sa réceptivité aux programmes éducatifs. A son tour, Mme Feraoun a annoncé une généralisation programmée de ce projet aux 240 établissements spécialisés du pays, accueillant 22.000 élèves, plaidant pour l'encouragement de l'innovation et des solutions technologiques intelligentes au profit de cette catégorie sociale afin de consacrer son autonomie (canne intelligente, applications braille, programme de reconnaissance des voix...). Les personnes aux besoins spécifiques sont une «cause sociale» nécessitant la mobilisation de tous afin de les «impliquer dans l'acte de développement», a-t-elle ajouté, soulignant l'initiative de l'entreprise Mobilis relative à la récompense d'un millier d'élèves aux besoins spécifiques à travers le pays afin de les encourager pour leurs bons résultats scolaires. Adaptation professionnelle de plus de 31.000 apprentis-handicapés M. Mebarki a loué, à l'occasion, les efforts consentis par l'Etat afin de garantir, à cette catégorie sociale, une adaptation professionnelle à même de lui assurer une autonomie socioéconomique. Il a fait cas de l'adaptation depuis 1999, de 31.000 apprentis aux besoins spécifiques, dont 11.500 éléments féminins, sachant que le secteur de la formation dispose, à cet effet, de cinq établissements régionales spécialisés à l'échelle nationale. Il a également fait part de la signature de deux conventions, en 2014 et 2015, avec le ministère de la Solidarité nationale, ayant permis, entre autres, la formation de 117 enseignants spécialisés dans la langue des signes, informatique et braille. Le secteur a aussi assuré un accompagnement à 695 handicapés physiques diplômés en apiculture, coiffure et menuiserie, en vue de la création de micro-entreprises au titre du dispositif Angem. Ces festivités ont donné lieu à l'inauguration, par la ministre de la Solidarité nationale, d'un centre psychopédagogique spécialisé de 120 places, dans la ville de Tipasa. Mme Meslem a, également, honoré de nombreux champions sportifs primés au championnat national des handicapes, avant de distribuer des fauteuils roulants et d'assister à une rencontre-exhibition de football entre les anciens de l'équipe nationale de 1982 et une équipe de handicapés. Elle a clos cette journée par une visite au Salon de l'artisanat, abrité par la bibliothèque de lecture publique, où elle a distribué des décisions d'attribution de crédits Angem à des handicapés.