Toudja, Aghbalou, El Aïnceur... en ce lieu entre montagne et mer, depuis plus de 20 siècles, tout se conjugue avec l'eau. Il y en a tellement que les légionnaires romains de la Saldae antique durent en acheminer une partie vers les monts de Gouraya et des Aiguades. Un ouvrage entamé avec un aqueduc d'une beauté sans pareille et une architecture minutieuse digne d'un génie militaire, les canalisations réalisées six années de suite qui longent la route de la Soummam se perpétueront pour des siècles encore. A Toudja, il ne manque rien pour que cette ville aquifère ait tous ses droits d'être qualifiée non pas un simple fort d'eau, mais une ville entière dotée exceptionnellement d'un musée de l'eau, qui est en mesure d'abriter pas seulement une simple fête, mais un véritable festival à cette substance de la vie, comme ce fut le cas en cette huitième sortie. La huitième édition de la fête de l'eau se veut pour cette année un hymne particulier à la grande bleue qui entoure cette cité et une valorisation à ses plages dont cinq ont la réputation d'être des destinations privilégiés. Oued Das, Tighremt, Tardemt, Timerjin, Tighzar, sont autant de rivages qui longent la belle côte menant à Azzefoun, placés en cette sortie comme des gages d'une beauté parachevée à l'immensité de ses plans azurés. La commune de Toudja, la Direction de l'agriculture, le mouvement associatif, l'association Gehimab, autant de partenaires que des invités de marque ont contribué à faire de cette fête organisée deux journées durant. Une rencontre solennelle dans le rituel du mont d'Aghbalou qui tend à déborder avec le temps et les artifices qui s'y greffent pour en faire un rendez-vous qui en fait de l'eau la grande vedette. Une exposition des produits frais du terroir et de l'artisanat, entamée la veille, s'est poursuivie du 24 au 25 aux lieusdits L'had et Temri. Une randonnée guidée, un repas champêtre, une découverte de lieux, des démonstrations spéléologiques, une redécouverte du cœur préhistorique de l'Afrique du Nord, en somme. Une fête entamée avec un carnaval, des troubadours pour lui maintenir son caractère original et des expositions et conférences pour compléter l'aspect scientifique ont donné à la rencontre son aspect social et culturel, mais aussi pédagogique. Toudja revisitera encore et encore le savoir ancestral et ses lieux mythiques de Alma, Tiklat, ses rivières de Tissiar, ses moulins à eau, pour nous conter l'eau, et nous apprendre tous ses noms, ses saveurs, et admirer les plus beaux vergers qu'elle ne cesse d'arroser. Ces eaux qui ruissellent continuellement vers les prairies de Bilahoum, pour atterrir en fin e parcours comme chante le poète à la mer. Un littoral qui aura été tout le centre d'intérêt des enfants et des associations présentes qui l'ont nettoyé de fond en comble pour faire la réclame tant recherchée et l'apprêter pour la prochaine saison estivale.