Les investigations ordonnées par le parquet d'Annaba se poursuivent. Quotidiennes, elles sont très intenses car portant sur plusieurs affaires où la vénalité d'un groupuscule d'avocats est bien mise en relief. Notamment celle impliquant les deux avocates expérimentées prises dans l'engrenage d'une escroquerie aux logements à grande échelle. Chacune des quarante-trois victimes les avaient pointées du doigt pour leur avoir soutiré d'importantes sommes d'argent de 1,50 à 6,20 millions contre la promesse d'un logement neuf à leur remettre aussitôt achevé. L'ordonnance de mise sous mandat de dépôt a concerné les trois principaux acteurs de cette escroquerie. Il s'agit de deux avocates et de leur complice qui s'était présenté comme étant un cadre de l'OPGI. Seule une des avocates a fait connaissance avec les geôles du centre de rééducation à Allelick. Les deux autres ont réussi à prendre la fuite. Ce dossier a ébranlé toute la wilaya d'Annaba. De par L'implication de plusieurs avocats dans différentes affaires d'escroquerie et autres, il est suivi au jour le jour par le ministère de la justice. Ce qui lui a permis d'être informé de la mise sous mandat de dépôt d'une avocate et de la fuite de la seconde. Initialement sous contrôle judiciaire, celle-ci n'avait pas attendu l'arrivée de la police pour s'éclipser quelques minutes après que la chambre d'accusation ait décidé de la mettre également sous mandat de dépôt après avoir statué sur l'appel introduit par le parquet. A partir de là les choses allaient s'accélérer. D'autant que le 3ème larron, le faux cadre de l'OPGI, avait pris la fuite lors de la 1ère comparution devant le procureur de la République près la Cour de justice d'Annaba. C'est donc deux mandats d'amener émis en l'espace de quelques jours qui mettront le feu aux poudres dans le milieu de la justice et sur la place publique. La situation est intervenue au moment où le barreau d'Annaba organisait les élections portant sur le renouvellement de son bureau exécutif. Elue pour un 5ème mandat de président du barreau d'Annaba, la première mission de Me Nedjoua a été d'étudier de près et en toute priorité le dossier des deux avocates. Il n'en demeure pas moins que d'autres affaires devraient éclater dans les prochains jours. A l'image de celle portée à la connaissance du parquet par la direction générale d'une société chinoise résidente à la base vie de Chaïba. Comme le prévoit la loi, le parquet général s'est saisi du dossier. Nos sources ont affirmé que le représentant de l'ambassade de la République populaire de Chine est attendu pour être auditionné sur les tenants et aboutissants de l'important préjudice financier dont la société chinoise aurait été victime. Dans sa déclaration initiale, le représentant de cette société a clairement pointé du doigt une avocate comme étant l'auteur. Celle-ci les aurait fortement influencés de par les connaissances haut placées qu'elle prétendait avoir dans le cercle de la présidence de la République algérienne. Et voilà qu'intervient la rumeur portant sur l'arrestation de l'avocate en fuite. Elle serait intervenue en ras de campagne en un lieu proche de la frontière terrestre Oum Tébboul (Tarf) avec la Tunisie. «Rumeur dénuée de tout fondement», a-t-on tenu à préciser du côté du parquet. Il reste néanmoins que le domicile et tout autre pied-à-terre à même d'héberger l'avocate en fuite sont sous surveillance policière. Tout autant d'ailleurs que ceux du faux cadre de l'OPGI. Tous deux sont activement recherchés. Ils n'ont plus donné signe de vie depuis leur fuite. Le premier n'avait pas comparu à la première audition. Il avait la certitude qu'il allait faire l'objet d'une mise sous mandat de dépôt. La seconde, c'est à dire l'avocate, a attendu la décision de la chambre d'accusation siégeant en appel avant de disparaître. Toute cette situation perturbe énormément les activités du barreau d'Annaba. C'est qu'il y a également d'autres affaires impliquant quelques-uns de ses membres. Tout porte à croire que les magistrats en charge de ces dossiers ne veulent pas se précipiter. D'où l'appréhension de certains avocats des deux sexes de se voir lister. Rappelons que des preuves matérielles et documentées dont des enregistrements sonores et vidéo attestant de l'implication dans l'escroquerie des deux avocates et du faux cadre OPGI ont été déposées dans le dossier.