Le procureur général a fait appel à la décision du juge d'instruction portant sur la mise sous contrôle judiciaire d'une des accusées directement impliquées dans ce que d'aucuns qualifient d' «'affaire des avocats escrocs». Le parquet avait requis le mandat de dépôt des trois mis en cause, comme cela a été le cas d'une deux avocates. La 2e avait fait l'objet d'une mesure de contrôle judiciaire. Elle est concernée par le recours formulé par le parquet. Le procureur général a demandé la mise sous mandat de dépôt. Le 3e complice, le faux entrepreneur en fuite, est sous le coup d'un mandat d'arrêt. La chambre judiciaire devrait se prononcer lundi sur ce recours. D'autres affaires d'avocats escrocs devraient intervenir dans les prochains jours. Dans le lot, il y a celle impliquant une autre avocate. Profitant de son étroite relation avec un ancien officier supérieur à la retraite et celle avec différents autres services, cette avocate aurait abusé de la confiance placée en elle par des résidents étrangers à Annaba. C'est dire que d'une banale affaire d'avocats escrocs, ces deux affaires pourraient devenir rapidement deux affaires d'Etat. Celles-ci sont les plus importantes qui auront marqué l'avènement de l'actuel procureur général Ahmed Rahim. Fonctionnaires de justice, justiciables, auxiliaires de justice comme les membres du barreau ainsi que les huissiers et les notaires, l'unanimité s'est dégagée quant à de meilleures conditions de travail à la Cour de Justice et ses démembrements. La mission de chacun des acteurs de cette institution est clairement définie avec la multiplication des contacts entre les instances judiciaires locales et les justiciables. C'est certainement ce qu'a relevé une mission composée d'inspecteurs dépêché par le ministère de la Justice. Cette nouvelle méthode de gestion de la justice a permis aux justiciables, mis en confiance, de dénoncer de nombreuses affaires dont celles de corruption et d'escroquerie. Notamment, celles des avocats véreux. Dans la première, les antagonistes (avocates, complices et victimes) ont fait l'objet d'enregistrements réalisés par devers eux de communications et vidéos. A écouter les insanités, vulgarités, violences des propos et menaces de mort exprimées par les deux avocates, l'on se serait cru partout ailleurs sauf en présence d'avocates ayant un certain niveau de culture, au moins celle du droit. Dans la 2ème, il est fait mention d'un trafic d'influence avéré impliquant les services de la Présidence et ceux de l'inspection du département de Tayeb Louh. Les propos des victimes, y compris les Chinois que nous avons interrogés, les avocats avaient abusé de leur confiance pour leur soutirer des dizaines de millions de dinars. Les plaignants algériens, quant à eux, ont affirmé avoir remis d'importantes sommes d'argent pour faciliter la transaction dans l'acquisition, pour chacun, d'un logement social. Avec la complicité d'un cadre de la direction de l'OPGI Annaba, les avocates avaient promis l'attribution de logement. En ce qui concerne, la troisième avocate, sous le coup d'une enquête judiciaire, les victimes étrangères en résidence à Annaba, affirment qu'il s'agirait de marchés publics. Entre-temps, les avocates et leurs complices roulant carrosse, distribuaient à tour de bras de généreux cadeaux à des représentants des plus hautes institutions de la République. Ne voyant rien venir de logements ou de marchés, après presque trois années, le parquet de Annaba, saisi par les victimes, s'en est mêlé. Il a engagé, après avis de sa tutelle, une procédure judiciaire à l'encontre de treize membres du barreau dont les 3 avocates. Tous ces faits n'auraient pas éclaté au grand jour, n'était la détermination du ministère de la Justice via sa structure de Annaba. La visite de médiateurs intervenue ce dernier jeudi au niveau de la Cour criminelle de Annaba et la réunion qui s'en est suivie, dénote que le département de Tayeb Louh tient à cœur l'opération nettoyage qu'il a lancée dans ses structures.