Selon les chiffres communiqués par le ministère de l'Intérieur, les partis politiques et les indépendants engagés dans les législatives du 4 mai prochain se présenteront avec un total de 940 listes électorales et 11.334 candidats. Le Front de libération nationale (FLN) et le Rassemblement national démocratique (RND) se présenteront, chacun, avec 52 listes électorales et 614 candidats, alors que les indépendants ont présenté 98 listes électorales et 1.125 candidats pour le prochain scrutin. Il n'est pas aisé pour les partis comme pour les indépendants de se faire représenter sur tout le territoire national à commencer par les parrainages, ainsi que de disposer des ressources financières indispensables à une bonne compagne électorale, d'autant qu'en matière de financement, la nouvelle loi balise la provenance des fonds, et les conditions d'accès à l'aide de l'Etat et de remboursements des frais engagés. La loi relative au régime électoral de 2016 stipule dans son article 190, que les campagnes électorales sont financées au moyen de ressources provenant de la contribution des partis politiques, de l'aide éventuelle de l'Etat accordée équitablement et des revenus des candidats. L'article 191 de la même loi interdit à tout candidat à une élection à un mandat national ou local de recevoir, de manière directe ou indirecte, des dons en espèces, en nature ou toute autre contribution quelle qu'en soit la forme, émanant d'un Etat étranger ou d'une personne physique ou morale de nationalité étrangère, alors que l'article 194 précise que les dépenses de campagne électorale pour chaque liste de candidats aux élections législatives ne peut dépasser 1.500.000 DA par candidat. Toujours au chapitre des dépenses liées à la campagne électorale, l'article 195 stipule que les listes des candidats aux élections législatives ayant recueilli au moins 20% des suffrages exprimés peuvent obtenir un remboursement de 25% des dépenses réellement engagées et dans la limite du plafond autorisé qui est versé au parti politique sous l'égide duquel la candidature a été déposée. Dès dimanche à l'aube dans la plupart des agglomérations grandes ou petites, le lancement de la campagne était visible avec l'affichage des candidats sur les panneaux prévus à cet effet, alors que les chefs de partis politiques, chacun en ce qui le concerne, avaient entamé le marathon des meetings aux quatre coins du pays. Le RND a ouvert le bal par l'entame de sa campagne par El Tarf où son Secrétaire général Ahmed Ouyahia à Souk Ahras considérant que la sécurité de l'Algérie et sa stabilité constituent «le fondement pour tout projet aspirant à servir le peuple et à lui assurer sa prospérité», lors d'un meeting populaire animé à la salle Miloud Tahri. M. Ouyahia a souligné que la défense de l'unité, de la sécurité et de la stabilité de l'Algérie signifie, pour le RND, «la défense de la proclamation du 1er Novembre 1954, la défense de la Constitution et le soutien au président de la République, Abdelaziz Bouteflika... considérant que le RND est un parti «patriotique et républicain» qui s'inspire, dans sa politique, du message de la Révolution de Novembre 1954. A Guelma, M. Ouyahia, a affirmé que le «train du développement» en Algérie doit poursuivre sa marche en dépit de la crise économique et du recul des recettes pétrolières. Quant au FLN, qui veut rafler la majorité absolue, le secrétaire général du FLN, (majoritaire dans l'APN sortante), Djamel Ould Abbès, a appelé depuis Khenchela les citoyens à voter massivement aux législatives pour «la sécurité et la stabilité» du pays, notant que la crédibilité d'une élection se mesure à l'aune du taux de participation. M. Ould Abbès a affirmé que le choix de Khenchela par son parti comme première station de cette campagne électorale tient au fait qu'elle est «une wilaya moudjahida (combattante)» et que «l'Aurès est le bastion de la glorieuse Révolution» du 1er Novembre 1954. Après avoir relevé la portée stratégique du prochain scrutin, M. Ould Abbès a affirmé que son parti oeuvrera à promouvoir les projets intéressant la population de cette wilaya, notamment le raccordement de Khenchela à l'autoroute Est-Ouest, la voie ferroviaire et l'appui au développement... Le président du Mouvement populaire algérien (MPA), Amara Benyounès, a également insisté à Mostaganem sur la nécessité d'une forte participation aux élections pour conférer une crédibilité et une légitimité à l'APN et au prochain gouvernement. «En votant massivement, nous pouvons prouver aux plus sceptiques la détermination des Algériens, toutes couches confondues, à relever les défis pour édifier une démocratie pacifique libre et intègre, car elle est la seule voie pour la pérennité de la paix et la stabilité du pays», a ajouté M. Benyounes, rappelant que son parti rejette «toute surenchère».