J'ai fondé l'Association nationale du développement de l'économie de marché (Adem) agréé par le ministère de l'Intérieur en 1992, avec des centaines de cadres du secteur public, des opérateurs privés, des universitaires de toutes les régions du pays et diffusé notre programme en arabe-anglais-français au niveau local et international (USA-Europe). A ce titre, je me félicite que le gouvernement, la majorité des partis du pouvoir, de l'opposition reprennent nos idées forces et ce, après plus de 20 ans au profit exclusif de l'Algérie. Attention aux désinformations. L'économie de marché ne saurait signifier la fin de l'Etat. Bien au contraire L'Etat doit concilier les coûts sociaux et les coûts privés, et jouer un rôle important dans les orientations stratégiques mais ne substituant jamais aux opérateurs publics ou privés et ce en levant les contraintes d'environnement et donc de le rendre plus efficient. Car la création de richesses permet d'accroître la fiscalité source du fonctionnement de l'Etat. C'est dans ce cadre que j'émets quelques propositions pour les partis et candidats aux élections législatives du 04 mai 2017. 1.- Propositions sociopolitiques Facteur essentiel du développement économique et social, les candidats doivent s'engager à développer les libertés, politiques, économiques, sociales et culturelles l'implication de la jeunesse et la promotion réelle de la femme à la gestion de la Cité. - S'engager à asseoir la bonne gouvernance, l'Etat de Droit par la lutte contre la bureaucratie paralysante, l'indépendance de la justice avec une nette séparation du pouvoir, exécutif, législatif- judiciaire- des juges indépendants des procureurs généraux nommés par l'exécutif, un rééquilibrage au niveau du Conseil de la magistrature en favorisant les élections libres, rééquilibrer le Conseil constitutionnel en faveur de personnalités indépendantes et renforcer le pouvoir du Conseil d'Etat. - S'engager d'une manière précise à clarifier les missions de l'ANP, des services de sécurité y compris la DGSN et du Conseil de sécurité et ce dans le cadre de la transition démocratique. -Donner des solutions concrètes quant aux missions de notre diplomatie qui doit s'adapter aux nouvelles mutations. -Tout en tenant compte à nos constantes nationales (Arabité- Islamité-Amazighité) comme facteur de cohésion sociale, s'engager à favoriser la culture facteur de tolérance et combattre toute forme de racisme et de xénophobie, garantir la liberté de culte et la liberté de conscience, veillant à ce que la religion, n'interfère pas dans les affaires de l'Etat. - Que proposent les candidats vis- à- vis de l'élite avec l'intégration de notre émigration et la valorisation du savoir par la réforme profonde de l'école du primaire au supérieur. -S'engager à favoriser la pluralité syndicale, la liberté des médias avec un code de déontologie, la reconnaissance de la société civile et la liberté pacifique de manifester. -Sans son histoire, une société est comme un corps sans âme, l'histoire étant le fondement de l'action présente et future, devant différencier régime éphémère et Etat éternel, les candidats doivent s'engager à respecter les valeurs du 01 novembre 1954 et de la plateforme de la Soummam, un Etat qui survit aux aléas de l'histoire, à la gloire et aux sacrifices de nos martyrs qui ont permis l'indépendance de l'Algérie. 2.- Propositions socioéconomiques - Les partis et candidats doivent définir clairement le rôle futur de l'Etat dans le développement économique et social, en insistant sur le rôle de l'Etat régulateur conciliant les coûts sociaux et les coûts privés face la quatrième révolution économique qui s ‘annonce entre 2017/2030 ? - Quelles solutions proposent les Partis, concernant la transition numérique, en prenant en compte de la cybercriminalité ? - Les candidats doivent s'engager à élaborer des Lois criminalisant la corruption, en différenciant la corruption de l'acte de gestion afin d'éviter de paralyser l'initiative des managers qui constitue une atteinte à la sécurité nationale. Cela implique pour son atténuation une totale transparence de l'utilisation des deniers publics (dépense publique- rente de Sonatrach- réserves de change), l'unification des institutions de contrôles, indépendants de l'exécutif, et donner de larges prérogatives à la Cour des comptes, parallèlement au contrôle parlementaire et à la société civile. Et s'engager à respecter les Accords internationaux en la matière contre le blanchissement de l'argent «sale». -S'engager à garantir la propriété privée, comme droit inaliénable et codifier l'économie de marché concurrentielle, loin de tout monopole, comme processus irréversible, mettre l'entreprise privée locale et internationale et publique, sur le même pied d'égalité, la finalité étant de promouvoir une économie productive hors hydrocarbures compétitive s'adaptant avec pragmatisme au processus de la mondialisation. - S'engager à favoriser la régionalisation économique autour de grands pôles (combinant université-centres de recherche secteurs banques - fiscalité secteurs économiques- administration) à ne pas confondre avec régionalisme qui impliquera d'importantes réformes institutionnelles (Ministères, secteur économique public - wilayas- APC). -L'agriculture et son soubassement l'eau, enjeu du XXIème siècle, segment stratégique, les candidats doivent s'engager à codifier la non urbanisation des terres agricoles, parallèlement à la politique d'urbanisation qui devra s'inscrire dans le cadre d'une politique d'aménagement du territoire clairement définie qui ne saurait s'assimiler aux actuels programmes spéciaux de wilayas. -Que proposent les candidats pour la préservation de l'environnement et la protection de la biodiversité -Pour le système d'information, les candidats doivent s'engager à codifier un organe indépendant de l'exécutif chargé de la collecte d'information et de la planification stratégique, au temps réel, tenant compte des bouleversements mondiaux, permettant de lutter contre les surfacturations. -Les candidats doivent s'engager à codifier, comme impératif stratégique, la mise en place d'une transition énergétique reposant sur un Mix énergétique et toute action devant avoir l'aval du Conseil national de l'Energie et du Conseil de sécurité conditionné par un large débat national concernant le futur énergétique 2015/2030 qui engage la sécurité nationale dont les énergies renouvelables . -S'engager à codifier le dialogue économique et social entre l'exécutif et les partenaires économiques et sociaux en incluant les syndicats autonomes et revoir l'actuel fonctionnement du Conseil économique et social inscrit dans la nouvelle constitution, en lui donnant l'autonomie totale, s'étant totalement bureaucratisé, sa composante n'ayant pas été renouvelée depuis des décennies. -Face aux enjeux géostratégiques, la région africaine et euro-méditerranéenne, devant connaitre d'importants bouleversements horizon 2020, impose à l'Algérie une stratégie d'adaptation tant politique, économique que militaire, facteur d'adaptation à la mondialisation, intimement lié à la politique étrangère, les candidat et partis devraient s'engager à favoriser l'intégration de l'Algérie au sein de la région euro-méditerranéenne, de l'Afrique, du Maghreb, continent à enjeux multiples, comme processus stratégique. En résumé, que proposent les candidats et partis par rapport au modèle économique 2017/2019 et 2020/2030 rendu public par le gouvernement sachant qu'un modèle économique n'a pas de sens s'il n'est pas porté par des forces sociales, économiques et politiques réformistes, impliquant une recomposition du pouvoir politique fondé sur plus de morale ? Apportent -ils des idées nouvelles opérationnelles (une valeur ajoutée) ou s'enferment-ils dans un diagnostic, des propositions connues ou des promesses chimériques ? L'opposition est l'opposition et le pouvoir est le pouvoir.(1). Les objectifs stratégiques sont la refondation de l'Etat algérien conciliant la modernité et son authenticité, l'efficacité économique et une profonde justice sociale afin de redonner la confiance actuellement entre l'Etat et les citoyens grâce au dialogue fécond et productif. D'où l'urgence d'éviter des actions autoritaires. Lorsqu'un pouvoir émet des lois qui ne correspondent pas à l'Etat de la société, celle-ci-émet ses propres lois qui lui permettent de fonctionner accentuant le divorce Etat-citoyens par la dominance de l'informel, à tous les niveaux : politique, économique, social et culturel. L'Algérie a besoin pour éviter la léthargie et la stérilité que tous ses enfants dans leur diversité, par la tolérance des idées d'autrui, se regroupent au sein d'un même objectif à savoir le développement économique et social tenant compte de la dure réalité mondiale où toute Nation qui n'avance pas recule forcément. Dr Abderrahmane Mebtoul, professeur des universités, expert international