Daech a revendiqué les attaques coordonnées qui ont ensanglanté Téhéran. L'Iran n'est plus à l'abri d'attentats commis par son ennemi juré. De Daech en passant par ses opposants sunnites voire kurdes, l'Iran compte de nombreux ennemis sur son territoire. Son engagement militaire aux côtés des pouvoirs chiites irakiens et syriens contre des groupes terroristes sunnites lui a valu d'être dans le viseur de l'Etat islamique. Plus encore qu'Al Qaida, Daech a fait des «hérétiques chiites» ses premiers ennemis. Téhéran en a été rapidement conscient. Peu après son engagement auprès de Bagdad en 2014 contre Daech, qui menaçait alors la capitale irakienne, l'Iran dût établir une «zone de sécurité» sur une quarantaine de km à l'intérieur de ce territoire irakien. La république islamique protégeait ses arrières. Dans la rhétorique du régime, son intervention en Syrie et en Irak était destinée précisément à empêcher les djihadistes de venir porter le fer sur son territoire. Avec ces attaques coordonnées contre des lieux hautement symboliques du pouvoir iranien, cette sanctuarisation a sauté. » Iran: un des hommes forts du régime épingle le rôle de l'Arabie saoudite «Conquérir l'Iran et le rendre à la nation musulmane sunnite» Daech a réussi à mettre ses menaces à exécution: en mars, l'EI avait publié une vidéo en persan affirmant que le groupe allait «conquérir l'Iran et le rendre à la nation musulmane sunnite». En Iran, les djihadistes - instrumentalisés ou pas par les ennemis saoudiens de Téhéran, comme le confie au Figaro, le patron du Conseil national de sécurité, le général Ali Shamkhani - ont à leur disposition de nombreux relais. Au sud-est du pays, la minorité sunnite est travaillée par des opposants. Au nord-Est, les Kurdes peuvent l'être aussi. Même si rien ne dit que la main de Riyad est derrière ces attentats, ceux-ci ne vont que renforcer la guerre que les deux pays se livrent.