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Les politiques doivent apporter des réponses aux bouleversements du numérique
Publié dans La Nouvelle République le 19 - 06 - 2017

Trop souvent, les gouvernements s'empêtrent dans des considérations secondaires sur des problèmes immédiats, comme entre le FBI et Apple, mais perdent de vue les vrais risques et défis à venir. Par Michael J. Boskin, professeur d'économie à l'université de Stanford
Qu'ont donc en commun les fuites d'e-mails peu flatteurs sur les serveurs piratés du Democratic National Committee durant la campagne électorale présidentielle américaine de 2016 et le bruit assourdissant de la sirène d'alarme qui a retenti durant une heure entière à Dallas au Texas ? C'est cette même chose qui relie la menace nucléaire de la Corée du Nord et les attaques terroristes en Europe et aux Etats-Unis. Tout cela représente les inconvénients de technologies extrêmement avantageuses : des risques qui exigent de plus en plus une réponse politique affirmée. L'agressivité de plus en plus marquée de la technologie s'illustre dans les débats sur ce qu'on appelle la neutralité du net et dans les différends entre Apple et le FBI sur le déverrouillage des iPhones de personnes suspectées de terrorisme. Ce n'est guère étonnant : alors que la technologie est devenue de plus en plus fondamentale et qu'elle affecte aussi bien notre sécurité (armes nucléaires et cyberguerre) que nos emplois (perturbations du marché du travail par des logiciels perfectionnés et par la robotique), son impact est bénéfique, mauvais, voire potentiellement néfaste. Une amélioration de la productivité Commençons par son aspect bénéfique. La technologie a éliminé des maladies comme la variole et en a pratiquement éliminé d'autres comme la polio ; elle permit l'exploration de l'espace ; l'accélération des transports ; et elle a ouvert de nouvelles perspectives d'opportunités pour les finances et les divertissements, entre autres choses. La téléphonie cellulaire, à elle seule, a libéré la grande majorité de la population mondiale des contraintes de communication. Les progrès techniques ont également augmenté la productivité économique. L'invention de la rotation des cultures et des équipements mécanisés a considérablement augmenté la productivité agricole et a permis à la civilisation humaine d'évoluer des fermes vers les villes. En 1900, un tiers des Américains vivaient dans des fermes ; aujourd'hui, ce chiffre est seulement de 2 %. De même, l'électrification, l'automatisation, les logiciels et plus récemment, la robotique ont tous apporté d'importants gains de productivité dans l'industrie. Mon collègue Larry Lau et moi-même estimons que l'évolution technique est responsable d'environ la moitié de la croissance économique du G-7 au cours des dernières décennies. Les pessimistes craignent que les avantages d'amélioration de la productivité de la technologie ne soient en déclin et qu'ils aient de faibles chances de rebondir. Ils affirment que les technologies comme les recherches sur Internet et les réseaux sociaux ne peuvent pas améliorer la productivité dans la même mesure que l'électrification et l'expansion de l'automobile. Les optimistes, en revanche, estiment que des avancées comme les Big Data, la nanotechnologie et l'intelligence artificielle annoncent une nouvelle ère de progrès de la technologie. Bien qu'il soit impossible de prévoir la prochaine « appli géniale » découlant de ces technologies, ce n'est pas une raison selon eux pour assumer qu'il n'en existe aucune. Après tout, certaines technologies importantes tirent parfois leur principale valeur commerciale d'une utilisation tout à fait différente par rapport à celle que leur inventeur avait en tête. Par exemple, la machine à vapeur de James Watt avait été conçue pour pomper l'eau des mines de charbon, pas pour alimenter en électricité les chemins de fer ou les navires. De même, les travaux de Guglielmo Marconi sur transmission radio à longue distance étaient destinés simplement à créer de la concurrence pour le télégraphe. Mais Marconi n'avait jamais envisagé les stations de radio diffusion, ni la communication sans fil actuelle. Bouleversements de la main-d'œuvre Mais au fil du temps, l'évolution technologique a également très souvent provoqué de nombreux bouleversements et nuisances. Au début du XIXe siècle, la peur de ces bouleversements a conduit les travailleurs du textile des régions du Yorkshire et du Lancashire (les Luddites), à détruire de nouvelles machines automatiques, comme les métiers à tisser ou à tricoter. Le bouleversement de la main-d'œuvre se poursuit actuellement, avec la délocalisation de certains emplois industriels vers des économies plus avancées. De nombreuses personnes redoutent que l'intelligence artificielle n'apporte davantage de bouleversements, bien que la situation ne soit peut-être pas aussi désespérée que certains le pensent. Au début des années 1960 et 1970, de nombreuses personnes ont cru que les ordinateurs et l'automatisation allaient conduire à un chômage structurel. Cela ne s'est jamais produit, parce que de nouveaux types d'emplois ont été créés pour compenser le bouleversement en question. Dans tous les cas, la suppression d'emplois n'est pas le seul effet secondaire négatif des nouvelles technologies. L'automobile a considérablement fait progresser la mobilité, mais au prix d'une pollution de l'air nuisible pour notre santé. La télévision par câble, Internet et les médias sociaux ont donné aux gens un pouvoir sans précédent sur les informations qu'ils partagent et qu'ils reçoivent. Mais ces technologies ont également contribué à la balkanisation de l'information et de l'interaction sociale, où les personnes choisissent les sources et les réseaux qui renforcent leurs propres préjugés. Domination de quelques entreprises sur la high-tech En outre, les technologies modernes de l'information tendent à être dominées par quelques entreprises : Google, par exemple, est littéralement synonyme de recherche sur Internet. Historiquement une telle concentration de puissance économique a rencontré une résistance, motivée par la crainte d'un monopole. En effet, ces entreprises commencent à faire face à l'examen de représentants antitrust, en particulier en Europe. Nous ignorons encore dans quelle mesure les attitudes généralement tolérantes des consommateurs à l'égard de ces entreprises vont suffire à compenser les préoccupations historiques quant à la taille et à l'abus de pouvoir du marché. Mais les inconvénients de la technologie sont devenus bien plus sombres, avec des ennemis de la société ouverte capables de communiquer, de planifier et de mener des actes de destruction plus facilement. L'Etat islamique et Al-Qaïda recrutent en ligne et donnent des directives sur Internet pour faire des ravages. Souvent ces groupes n'ont même pas besoin de communiquer directement avec les personnes à « inspirer » pour perpétrer un attentat terroriste. Et bien sûr, la technologie nucléaire fournit non seulement de l'électricité sans émissions de gaz à effet de serre, mais également des armes de destruction massive. Toutes ces menaces et leurs conséquences exigent des réponses politiques claires, qui prennent en compte non seulement le passé et le présent, mais également l'avenir. Trop souvent les gouvernements s'empêtrent dans des considérations étriquées sur des problèmes immédiats, comme entre le FBI et Apple, mais perdent de vue les risques et défis pour l'avenir. Cela laisse une place où quelque chose de vraiment néfaste peut se produire, comme, par exemple une cyberattaque capable de mettre hors service un réseau électrique. Au-delà de ses conséquences immédiates, un incident de ce genre pourrait inciter les citoyens à exiger de strictes limitations sur la technologie, en risquant leur liberté et leur prospérité dans leur quête de sécurité. Sur ce plan, ce dont nous avons vraiment besoin, ce sont des institutions et politiques nouvelles et de meilleures, ainsi que de coopération entre la police et les entreprises privées et entre les gouvernements. Des efforts de ce genre ne doivent pas seulement réagir aux évolutions, mais ils doivent également les anticiper. Ce n'est qu'à cette condition que nous serons capables de réduire les risques futurs, tout en continuant à exploiter le potentiel des nouvelles technologies pour améliorer la vie des gens. Michael J. Boskin, professeur d'économie à l'Université de Stanford et Senior Fellow à la Hoover Institution, ancien directeur du Conseil économique du Président George H. W. Bush de 1989 à 1993.

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