Le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel a appelé, hier à Addis-Abeba, à activer la cadence en faveur d'un partenariat gagnant-gagnant entre l'Afrique et l'Union européenne, et cela dans tous les secteurs confondus. En marge des travaux de la 31ème session du Conseil exécutif de l'UA tenu, hier à Addis-Abeba, le chef de diplomatie algérienne a expliqué qu'un «partenariat entre l'Afrique et l'Union européenne doit être conçu de manière à ce que ce soit du gagnant-gagnant». Abdelkader Messahel a affirmé que «l'Afrique est un continent émergent qui a des atouts extrêmement importants qu'elle peut développer avec un partenaire tel quel l'UE, notamment en matière d'infrastructures», a-t-il ajouté, soulignant les efforts consentis par l'Algérie dans ce domaine tel que le projet de la transsaharienne, une infrastructure importante pour les connexions et l'intégration interafricaines. L'entretien a porté également sur les questions urgentes pour l'Afrique comme les problèmes de l'énergie (électricité), qui font l'objet d'un grand débat dans le continent africain, a-t-il relevé. Le chef de diplomatie a indiqué que parmi les priorités africaines figurent également celles relatives aux problèmes sécuritaires qui se posent au continent africain, soulignant la nécessité du règlement des conflits en Afrique pour permettre la fixation des personnes. «Il faut que la question de la migration soit bien entendue et bien comprise de part et d'autre. Le continent africain est celui qui reçoit le plus de migrant», a-t-il noté, expliquant que la migration est plus intense à l'intérieur de l'Afrique que vers l'Europe ou ailleurs. «L'Algérie, un partenaire important» L'Algérie est un «partenaire important car il a toujours développé une vision unie et indivisible du continent africain», a soutenu hier à Addis-Abeba le facilitateur Union européenne-Afrique, Caraïbes et Pacifique (UE-ACP) Louis Michel. «L'Algérie est un pays extrêmement important pour l'Europe car il a toujours développé une vision unie et indivisible du continent africain», a déclaré M. Louis Michel à l'issue d'un entretien avec le ministre des Affaire étrangères, Abdelkader Messahel, en marge des travaux de la 31ème session du Conseil exécutif de l'Union africaine (UA). Il a indiqué que ce partenariat est «un avantage pour l'UE, tout en appelant à une nouvelle philosophie de la coopération entre l'Europe et l'Afrique, qui sera beaucoup plus globale», ciblant notamment le secteur économique. «L'Europe veut partager une vision globale, politique, plus économique mais beaucoup moins caritative et moins fondée sur une sorte de dépendance», a-t-il expliqué. Abordant les projets en commun entre les deux continents, M. Michel Louis a relevé que «beaucoup d'opportunités sont envisageables notamment dans les infrastructures et dans le secteur de l'énergie et la sécurité». Rappelant avoir été chargé d'une mission de facilitation pour préparer les futurs accords de Cotonou qui se terminent en 2020, il a annoncé dans ce sens que «les négociations vont commencer à la fin de cette année». Une des grandes idées est d'«élargir l'espace de ces négociations à toute l'Afrique, pour développer une stratégie gagnant-gagnant entre l'Europe et l'Afrique», a-t-il conclu. La commissaire aux affaires politiques de la Commission de l'Union africaine (UA), Minata Samate, a, pour sa part appelé à une participation des jeunes aux processus politiques qu'elle a jugée essentielle pour promouvoir une citoyenneté active et renforcer la culture démocratique sur le continent africain. Cette implication de la jeunesse «permet le renouvellement des idées, et assure une relève politique de qualité», a-t-elle affirmé à la presse en marge de la 31e session du Conseil exécutif de l'UA, soulignant que «la participation active de la jeunesse aux processus électoraux fait d'elle la sentinelle de la culture démocratique et le garant de la stabilité politique». Elle a, toutefois estimé, que l'Afrique, considérée comme le continent le plus jeune, cette catégorie «est le plus souvent exclue des processus politiques et décisionnels».