Deux cent cinquante millions de dollars tel est le montant qu'aurait dû verser l'Indien ArcelorMittal au titre de sa participation à hauteur de 70% du capital social contre 30% pour la partie algérienne. C'était la condition à respecter avant sa prise en main du complexe sidérurgique El Hadjar figurant à la signature du contrat de partenariat. En septembre 2001, ce document officiel faisait de l'Indien « SPAT» (à l'époque) l'actionnaire majoritaire de la nouvelle entité socio-économique créée au complexe sidérurgique El Hadjar avec ses filiales sous le sigle ArcelorMittal Annaba «AMA». Obnubilés par l'objectif de relancer la production nationale de sidérurgie pratiquement en faillite, les décideurs algériens avaient omis de rappeler à ISPAT, l'obligation de procéder au versement du montant des 70% des actifs. Et pourtant, Il s'agissait d'une condition sine qua non posée au leader mondial de l'acier pour s'installer à El Hadjar. Selon nos sources, cette omission a persisté jusqu'à septembre 2015 coïncidant avec la résiliation du contrat de partenariat. «Je vous annonce que nous avons récupéré la totalité des actifs du capital social de AMA. Le complexe sidérurgique est à 100% algérien», a lancé aux journalistes, le ministre de l'Industrie et des Mines Abdeslem Bouchouareb. Il n'en dira pas plus malgré le feu roulant des questions. Notamment en ce qui concerne le préjudice financier. Les dispositions du premier contrat de partenariat accordant 70% des actifs à ISPAT alors que celles du second qui avec 51% des actifs fait la part belle aux Algériens, pas une seule fois l'on a abordé la question des 250 millions de dollars dus par ArcelorMittal à l'Algérie. Le haut-lieu comme les, cadres dirigeants algériens s'étaient laissés bernés par l'Indien. Alors que les premiers palabraient en attendant que le miracle Arcelor se produise, le second agissait. Ses entrées dans les services du gouvernement algérien et au ministère de l'Industrie et des Mines ont fait le reste. Mis sur la sellette par les sidérurgistes français et sénégalais, ArcelorMittal avait tout fait pour éviter de parler des 250 millions de dollars qu'il aurait dû débourser depuis 2001. C'est à peine si, mené par le duo Aïssa Menadi et Smaïn Kouadria, le syndicat de l'entreprise fit quelques soubresauts pour amuser la galerie. Aïssa Menadi le SG du syndicat particulièrement. Il gesticula si fort au point où, pour ne pas avoir à être dérangé davantage, Arcelor lui accorda un séjour touristique longue durée à Londres et 740 millions DA au titre de sponsoring de l'équipe locale de football dont il était le président. Tant en ce qui concerne les 250 millions de dollars que pour les 740 millions de DA, bien muselés, les commissaires aux comptes paraissaient obéir à des ordres «venus d'en haut». «Ne rien dire, ne rien faire sur ces dossiers et bien d'autres». L'Indien, quant à lui, poursuivait sa stratégie visant à transformer le complexe sidérurgique El Hadjar en tas de ferraille. Fermer définitivement la cokerie. Mettre en faillite la filiale AMPTA et renvoyer dans leurs chaumières ses travailleurs. Enclencher le compte à rebours pour réduire à néant les activités des mines de Tébessa. C'est ce qu'il a réussi à faire. Puis il y a eu la réaction inattendue des responsables algériens au moment où le grand patron d'ArcelorMittal s'apprêtait à lancer l'hallali. Il consistait à acquérir pour une bouchée de pain au titre de ferraille, le complexe sidérurgique El Hadjar. Les décideurs algériens débloquent 900 millions de dollars pour réhabiliter les installations de production dont le HF N°2. Une autre manne tombait du ciel pour ArcelorMittal. Une vingtaine de jours auparavant, l'Indien décidait de se défaire à titre «gracieux» des 49% d'actifs du capital social qu'il détenait à AMA. Il ne perdait rien au change puisqu'il n'a pas versé un seul centime. Officiellement libéré de ses engagements quant à sa responsabilité dans l'opération réhabilitation, l'Indien se prêta au jeu. C'est lui en «conseiller bienfaiteur» qui a décidé du recrutement des entreprises chargées de la réhabilitation. Celle-ci ne devait pas dépasser 90 jours de travaux à partir de mars 2015. Dix-huit mois après, on en est toujours aux essais techniques. Se faisant, Arcelor gagnait sur tous les tableaux. Aucune responsabilité en cas d'échec de ladite opération même si elle a été réalisée par les entreprises qu'il a lui-même recommandées. Selon des experts, les Algériens auraient beaucoup gagné en ne libérant pas l'Indien de ses engagements. D'autant qu'il ne s'était pas acquitté de ses obligations financières. L'arrivée au ministère de l'Industrie et des Mines de Abdeslem Bouchouareb allait davantage assombrir le ciel des sidérurgistes algériens. C'est dire tout le travail d'investigation qui attend les membres de la commission d'enquête que le nouveau ministre de l'Industrie et des Mines Mahdjoub Bedda envisage de dépêcher au complexe sidérurgique El Hadjar. Il faut savoir que Abdeslem Bouchouareb a, à chaque fois que l'occasion lui était donnée de le faire, arnaqué les pouvoirs publics. Il a poursuivi cette pratique avec la réalisation du projet de Bellara. Il avait fixé au mois d'avril 2017 sa mise en exploitation. Ce projet est le résultat d'un partenariat conforme à la règle 49/51 entre l'entreprise Sider, le Fonds national d'investissement et Qatar steal international. Il est appelé à réduire de 10 milliards dollars la facture annuelle d'importation des produits sidérurgiques et permettre la création de centaines de PME. Aujourd'hui, celles-ci ne sont qu'illusion. Le rond-à-béton 8 pouces fait l'affaire des spéculateurs. Alors qu'il plafonnait à 1 500 DA/qt en 2014, ce produit est cédé à 15.000 DA/Qt. Mais restons au complexe sidérurgique El Hadjar pour reprendre l'appel lancé par les 5.000 agents et cadres du complexe sidérurgique El Hadjar pour entamer des poursuites judiciaires à l'encontre de l'escroc indien. A moins que, maintenus à leur poste décisionnel, les complices algériens poursuivent leur travail de sape au MIE et à l'entreprise Sider et de là amener le ministre à agir autrement.