En 2001, l'Algérie avait cédé le complexe d'El Hadjar à l'Indien Ispat, ancêtre indien d'ArcelorMittal, pour un dinar symbolique. La totalité des parts d'ArcelorMittal Algérie, d'ArcelorMittal Tébessa et d'Ampta (ArcelorMittal Pipes et Tubes Annaba) est transférée à partir d'aujourd'hui au groupe public «Industries métallurgiques et sidérurgiques» (Imétal), a annoncé, hier à Annaba, le ministre de l'Industrie et des Mines, Abdessalem Bouchouareb. Le rachat du complexe d'ArcelorMittal par l'Etat, prouve que «le temps a donné raison au PT, aux syndicalistes et aux travailleurs, à savoir que l'Etat devait intervenir car il n' y a aucune autre solution qui soit conforme aux intérêts du pays en dehors de la renationalisation du complexe », a commenté hier, le président du groupe parlementaire du la formation de Louisa Hanoune, Ramdane Taâzibt. Le PT qui prône «la renationalisation du complexe sans indemnités de rachat», s'interroge sur la demi-mesure du gouvernement, qui consiste à racheter uniquement le capital de ce complexe. «Le partenaire étranger ou l'Indien Ispat qui a acquis le complexe sidérurgique d'El-Hadjar au dinar symbolique, n'a respecté aucun de ses engagements, dictés par le partenariat en 2001, en l'occurrence, ceux relatifs à la production, à l'investissement, et à la préservation des emplois», indique M.Taâzibt. Pis encore, le PT parle de 6 000 emplois «liquidés» par ce partenaire étranger. De même, indique-t-on, «la production a chuté d'1,2 million de tonnes par an en 2001 à 156.000 tonnes aujourd'hui». Cela signifie bien que «ArcelorMittal a détruit les capacités de production du complexe», ajoute-t-il. Pour notre interlocuteur, «la décision du gouvernement reste positive, mais il faut maintenant s'atteler à rénover les installations du complexe et limiter les importations, parce que le désormais ex-partenaire étranger n'a fait que piller les mines de Boukhedra et Ouenza et importer à partir de ses usines installées en Europe de l'Est». En 2001, l'Algérie avait cédé le complexe sidérurgique d'El Hadjar à l'Indien Ispat, ancêtre indien d'ArcelorMittal, devenu ensuite ArcelorMittal, pour un dinar symbolique. A travers le groupe Imétal qui rassemble les entreprises publiques des secteurs de la sidérurgie, de la métallurgie et de la construction métallique, l'Etat algérien vient de racheter la totalité d'ArcelorMittal. La décision de transfert du capital, qui met fin de facto au partenariat avec le groupe sidérurgique international ArcelorMittal, a été prise «dans le cadre de la recherche, par l'Algérie, de la meilleure voie pour relancer la sidérurgie et constitue le moyen d'atteindre les objectifs fixés qui sont de porter la production annuelle de produits sidérurgiques à 10 millions de tonnes, d'assurer l'autosuffisance de l'Algérie et, partant, de mettre fin aux importations d'ici à 2017», a souligné le ministre lors d'un point de presse au complexe d'El Hadjar. A partir d'aujourd'hui, la nature du partenariat avec le groupe mondial ArcelorMittal sera «purement technique» en attendant que le groupe public Imétal n'annonce, d'ici à décembre prochain, la dénomination de la nouvelle entreprise sidérurgique dont l'Algérie détiendra la totalité des parts.