Entre la pléthore des décrets pour lancer ce secteur problématique de l'économie nationale, et la réalité de la politique imposée aux opérateurs, et autres touristes, le constat est sans appel. Toute initiative semble vouée à l'échec, tant que les tabous régissant ce secteur demeureront prioritaires, et tant que les prestataires de service, ne sont pas triés sur le volet des professionnels. En économie, le client est roi, l'inverse est purement et simplement inconcevable. La présidence de la République vient d'annoncer la nomination d'un nouveau ministre du Tourisme et de l'Artisanat, il s'agit en l'occurrence de M. Hacène Mermouri, en remplacement de Messaoud Benagoun limogé par Bouteflika, pour des raisons restant obscures. La valse des ministres continue, sans pour autant que le pays n'enregistre un flux de visiteurs à la mesure de ses attentes en termes de participation à une élévation de la croissance, pourtant, les sites algériens, la diversité géographique et climatique offrent bien mieux de possibilités attractives, que ceux de la Turquie qui accueillent chaque année plus de 35 millions de touristes, ou de la France qui ambitionne cette année de dépasser la barre les 100 millions. Les bilans des ministres qui ont eu à gérer ce secteur sont bien désolants, comparativement aux espoirs de voir un jour le tourisme pallier à la défection de la rente pétrolière. Monsieur Mimouni, l'ex patron de ce porte feuille, s'était attelé, se souvient-on, à faire redorer la destination Algérie pour ses divers attraits, en mettant les moyens indispensables pour la mise en œuvre d'une politique nationale consistant à mettre un frein définitif à la régression enregistrée depuis les années 70. Dans cette perspective une série d'actions ont été instruites pour récolter les premiers bénéfices avant la fin du deuxième plan quinquennal. Pour ce programme, beaucoup de moyens humains et matériels avaient été mobilisé pour valoriser les différents produits touristiques par l'organisation de Salons à l'endroit des professionnels tant algériens, qu'étrangers, où l'on pouvait croiser des promoteurs locaux chapeautant des agences de voyages, des compagnies de transport ferroviaires, maritimes, terrestres, aériennes, autrement de l'hôtellerie, des représentants de syndicats ou des offices du tourisme, dont le but essentiel était d'échanger des expériences avec les invités notamment tunisiens qui demeuraient à l'époque un exemple en matière d'exploitation et de savoir-faire des ressources touristiques. Le manque d'investissement pour la valorisation des zones touristiques n'explique pas tout. Les retards dans la conception des sites, les carences des gestionnaires des autorités locales, le détournement de leur affectation des assiettes foncières, et surtout l'absence d'une véritable remise en cause de la politique relationnelle avec les clients, n'ont fait depuis de nombreuses années que de faire passer la patate chaude de ministre à ministre. Pas étonnant donc, qu'en l'absence de réformes, le tourisme reste le parent pauvre de l'économie. Il est temps de prendre une résolution courageuse pour n'avoir pour souci que les aspects économiques, afin de redresser la situation en déficit de la balance courante et stopper la baisse continue des réserves de change, qui ne sont plus qu'à un peu plus de 100 Milliards de dollars US en 2017.