Les professionnels du tourisme végètent dans les approches théoriques pour lancer, et non pas relancer un secteur maladif, incapable de répondre aux espoirs placés en lui par les différents gouvernements, pour diminuer le poids de dépendance insupportable de la rente pétrolière sur l'économie. L'ex- ministre du Tourisme, et de l'Artisanat en l'occurrence Mimoun, s'était attelé à cette tâche afin de redorer la destination Algérie de ses divers attraits, en mettant les moyens indispensables pour la mise en œuvre d'une politique nationale consistant à mettre un frein définitif à la régression enregistrée depuis les années 70 par ce secteur, extrêmement porteur, pouvant représenter une part très importante du PIB d'un pays. Dans cette perspective une série d'actions ont été instruites pour récolter les premiers bénéfices avant la fin du deuxième plan quinquennal. Pour ce programme, beaucoup de moyens humains et matériels avaient été mobilisés pour valoriser les différents produits touristiques par l'organisation de Salons à l'endroit des professionnels tant algériens, qu'étrangers, où l'on pouvait croiser des promoteurs locaux chapeautant des agences de voyages, des compagnies de transport ferroviaires, maritimes, terrestres, aériennes, autrement de l'hôtellerie, des représentants de syndicats ou des offices du tourisme, dont le but essentiel était d'échanger des expériences avec les invités notamment tunisiens qui demeuraient à l'époque un exemple en matière d'exploitation et de savoir-faire des ressources touristiques. L'Algérie en dépit de ses énormes potentialités n'arrivait pas à engendrer un produit touristique acceptable par une clientèle étrangère, et même locale, pour plusieurs raisons, desquelles, le facteur humain occupait une place prépondérante. De la médiocrité des services, ou la cherté, des regards inquisiteurs mettant en exergue les carences au niveau de la formation, de l'accueil, de l'intolérance vis-à-vis des autres cultures, et modes de vie, en même temps que le potentiel d'impunité, ne pouvaient à termes que déboutonner tous les efforts déployés par l'Office national du tourisme. La faillite de la politique touristique est aujourd'hui avérée, puisque, ni la relance, ni la valorisation des zones d'extension touristique tant vantées par M. Mimouni n'ont vu le jour. Ce constat est rendu publique par la presse qui rapporte «qu'aucun projet n'a été concrétisé au niveau des 14 zones d'expansion touristiques (ZET) dont disposait la wilaya de Béjaïa au niveau de la commune balnéaire de Souk el Ténine» ; commune se situant à 30 kilomètres du chef-lieu de la wilaya. Les valorisations attendues par les investisseurs n'ont donc pas eu lieu. Les investisseurs ont fait cruellement défaut, et les querelles d'intérêts entre administrations et élus locaux auraient pris le pas sur les considérations de développement économique de bien des régions. La commune de Souk El Ténine devait recevoir des investissements d'importance en 2004 selon l'ancien ministre du Tourisme, sitôt la valorisation de la zone achevée à cette époque, après avoir essuyé d'énormes retards dans sa configuration primaire. Amar Ghoul en visite dernièrement à Oran, et actuellement à Béjaïa aura toute la latitude d'enregistrer les carences d'une gestion locale, installée aux antipodes des soucis de la politique du gouvernement d'œuvrer pour que le produit touristique soit l'un des moteurs de la croissance nationale. Le secteur du tourisme en tant que levier pour sortir de la dépendance pétrolière devrait sortir des sentiers battus et faire sa mue humaine. Les contradictions qui minent son essor devraient être débattues sans complaisance. Ensuite, il faudra choisir entre le souci du laisser-faire confié à des esprits récalcitrants au progrès économique, et le souci de redresser un secteur qui est l'un des garants du développent durable.