Messaoud Benagoune Le décret présidentiel portant annulation des dispositions de nomination du ministre du Tourisme et de l'Artisanat, a été signé le 28 mai et publié au Journal officiel n°31. Après avoir été ignoré, le limogeage du ministre du Tourisme, Messaoud Benagoun, a finalement paru dans le Journal officiel. Le décret présidentiel portant annulation des dispositions de nomination du ministre du Tourisme et de l'Artisanat, a été signé le 28 mai et publié au Journal officiel n°31. «Les dispositions du décret présidentiel n°17-180 du 28 mai 1438 correspondant au 25 mai 2017, concernant la nomination de M.Messaoud Benagoune, ministre du Tourisme et de l'Artisanat, sont annulées», est-il mentionné dans le document. Lors de la publication du journal, le 1er juin dernier, soit une semaine après la nomination des membres du nouveau gouvernement, le nom de Messaoud Benagoune paraissait dans la liste des ministres nommés par le président de la République. Il s'est révélé par la suite, que le journal a été rédigé le 25 mai, bien avant qu'il soit démis de ses fonctions. L'affaire de la destitution de l'ancien ministre du Tourisme de ses fonctions, a tout de suite après, pris une tout autre dimension, notamment parce qu'elle implique le Mouvement populaire algérien dans lequel Benagoune était militant. Le MPA a d'ailleurs récemment interpellé l'Autorité de régulation de l'audiovisuel (Arav) au sujet du traitement médiatique de cette affaire par la chaîne privée Ennahar, qu'il juge être une campagne violente et calomnieuse contre un de ses membres. Ce à quoi l'Arav a très vite réagi, en publiant un communiqué indiquant que la qualification des faits reprochés à Messaoud Benagoune par Ennahar TV, ne relèvent pas des prérogatives de l'Arav, mais de celles de la justice, soulignant que cela ne dédouane pas pour autant ladite chaîne d'un manque d'éthique et de professionnalisme, si les faits s'avéraient. L'Arav avait ajouté dans son communiqué qu'elle avait reçu une lettre du président du Mouvement populaire algérien (MPA) faisant état d'une campagne de «diffamation orchestrée contre le ministre du Tourisme et de l'Artisanat sortant, le MPA et son président, menée par la chaîne de télévision Ennahar». Bien qu'elle ait été rendue publique, alors qu'elle était adressée au président de l'Arav, cette correspondance a été examinée par son collège. Pour l'Arav, défendant ce qu'il estime être son droit, le président du MPA aurait pu faire l'économie d'impliquer l'Arav dans une controverse politique à laquelle, à l'évidence, elle est parfaitement étrangère. Car, «en parlant d'étonnement ou encore de silence incompréhensible, il laisse supposer une certaine compréhension de la part de l'Arav de méthodes et de procédés qu'elle n'a eu de cesse de dénoncer depuis son installation», a soutenu l'instance de régulation. Le président du MPA a également déploré l'absence de réaction de la justice face aux accusations portées contre le procureur général de Batna. Pour rappel, la chaîne de télévision Ennahar avait rapporté suite au limogeage de Benagoune que ce dernier avait de graves ennuis avec la justice car il était impliqué dans des affaires de chantage et de corruption. L'ancien ministre à présenté lors d'un entretien qu'il a accordé au journal électronique TSA, un casier judiciaire vierge. Le patron d'Ennahar TV a, pour sa part déclaré que c'est anormal que son casier judiciaire soit vierge, ajoutant que sa chaîne a déjà lancé une enquête sur cette affaire. Suite à ces déclarations, le président du MPA, Amara Benyounès, s'est interrogé sur «les pouvoirs que détient le patron d'Ennahar pour aller jusqu'à remettre en cause la justice».