En fait de Plan d'Aménagement Touristique (PAT) et de Zone d'Extension Touristique (ZET) à Annaba, il va falloir repenser l'ensemble des projets en instance depuis des décennies. A repenser non pas pour être corrigés, mais pour réorienter les crédits bancaires inutilisés accordés aux initiateurs. A revoir également les frais l'équivalent de centaines de millions de DA déboursés au bénéfice des bureaux ayant effectué les études de faisabilité de structures touristiques. Tout avait été porté à la connaissance des différents ministres en charge de ce secteur. Le dernier en date avait été Abdelwahab Nouri, ministre de l'Aménagement du territoire, du Tourisme et de l'Artisanat dans le gouvernement de Abdelmalek Sellal. C'était lors de sa visite de travail effectuée dans la wilaya de Annaba le 7 décembre 2016. Une dizaine de ces projets hôteliers, villages touristiques restaurants, centre d'animation et de loisirs créateurs de plusieurs milliers de postes de travail et de richesses, devraient être archivés. Ainsi en ont décidé les spéculateurs locaux dans la filière de la promotion immobilière dont le député Baha Eddine Tliba. Annaba est bel et bien sous l'emprise de la mafia du foncier. S'y mêlent de grosses pontes du pouvoir. Elle s'est accaparée des terrains situés dans la commune chef-lieu Annaba (Sidi Aïssa, Refes Zahouane...) Oued Bakrat à Séraïdi et Chétaïbi avec ses plages au sable d'or et sa baie classée par les tours operators parmi les plus belles au monde. Tous les projets portant réalisation d'hôtels villages restaurants touristiques et des centres d'animation et de loisirs figurant sur le Plan d'aménagement touristique et au registre des Zones d'Extension Touristiques doivent être abandonnés. Avec la complicité de décideurs locaux Des mains très agiles ont travaillé pour s'accaparer de lots de terrains publics et privés Ce sont ces complicités qui ont permis l'octroi de logements sociaux à des cadres supérieurs locaux membres de la direction de l'exécutif de wilaya. C'est pratiquement une razzia qui a été opérée. C'est dire qu'à moins d'une prompte réaction des autorités supérieures du pays, la wilaya de Annaba se transformera en cimetière des illusions perdues. Et pourtant, il y a quelques années, elle était qualifiée de «capitale économique de l'Est du pays. Cette situation est la conséquence de multiples opérations de dépècement du foncier. Elles engagent directement les décideurs locaux à différents niveaux de responsabilité dans l'octroi d'importantes surfaces foncières. Majoritairement, ces terrains sont situés sur des sites paradisiaques en bordure de mer au piémont de l'Edough. Il y a aussi cet autre terrain sur les hauteurs de la plage Refes Zahouane censé avoir été acquis sur rétrocession payée par la trésorerie de wilaya auprès d'un privé avec au bout un tour de passe-passe permettant à un promoteur immobilier de se l'accaparer en toute légalité. Le comble est la cession de cette parcelle traversé par une conduite de gaz de 49 pouces. Une commission d'enquête dépêchée par la Présidence pourrait mettre au grand jour les responsables locaux derrière le scandale des attributions de logements sociaux à de hauts fonctionnaires. Il est à l'origine des réminiscences de la majorité des citoyens de Annaba. La question que d'aucuns de ces citoyens et mêmes des acteurs de partis politiques se posent concerne les capacités de la nouvelle administration qui s'installe à damer le pion à cette mafia. Deux mois sont passés après les législatives, l'opinion publique ne voit toujours pas le bout du tunnel. Rarement, ils n'ont autant mis en équation leur présent et leur avenir. Aux sièges des différents partis politiques, en hibernation forcée depuis qu'ils ont été mis hors course, les cadres et les militants s'interrogent sur l'approche que ne manquera pas d'appliquer le nouveau directeur de l'exécutif. D'autres parlent d'une possibilité de relance économique pour permettre au secteur socio-économique de relancer la compétition pour le développement. C'est qu'à ce jour, la déception est partout visible. Elle se lit sur tous les visages. Et si du côté de la promotion immobilière le député Baha Eddine Tliba impose sa loi, il n'en est pas de même dans les autres secteurs. Malgré les instructions contradictoires transmises à la douane telle la suspension de certaines importations, contredites le lendemain, des opérateurs économiques ne perdent pas pour autant espoir. En tout état de cause, l'information portant sur l'arrivée d'une commission d'enquête dépêchée par la Présidence circule rapidement. C'est comme si l'avenir non pas de la wilaya de Annaba seulement mais de tout le pays, y dépend. Il faut préciser que les dépassements, les abus et la corruption ont dépassé toutes les limites. Les auteurs ne se cachent plus pour en commettre.