Le président Sarraj et le maréchal Haftar se sont entendus pour un cessez-le-feu et à un dialogue qui devrait déboucher sur des élections au printemps prochain. C'est ce qui ressort de la rencontre mardi à Paris, sous le parrainage du chef de l'Etat français Emmanuel Macron, entre le président du Conseil présidentiel du gouvernement d'union nationale libyen, Fayez Sarraj, et le maréchal Khalifa Haftar. Entrevue au cours de laquelle les deux parties se sont engagées à un cessez-le-feu, et à l'organisation d'élections dès que possible, selon l'APS, dans le même temps que d'autres sources autorisées avancent que ces élections sont programmées au printemps 2018. Le Parlement libyen a salué, par la voix de son conseiller de presse, la rencontre entre Sarraj et Haftar et l'accord auquel ils sont parvenus quant à un cessez-le-feu et à l'organisation d'élections en mars 2018, soulignant que «la mise en œuvre de l'accord doit passer par le Parlement, et une commission de dialogue». La Commission nationale libyenne des droits de l'homme a, pour sa part, salué la teneur de la déclaration conjointe publiée à l'issue de la rencontre entre Sarraj et Haftar, qualifiant ses résultats de «très positifs et importants dans le processus de règlement de la crise politique et pour la réussite de l'accord politique libyen», signé en décembre 2015. Le rapporteur de la Commission a appelé à «hâter la mise en place des mécanismes de mise en œuvre des points prévus dans la déclaration conjointe selon un échéancier en vue d'alléger les souffrances que vivent les Libyens en raison de la division politique, et de l'absence de règlement politique». Le responsable s'est félicité des efforts et des démarches de l'Organisation des Nations Unies, de l'Union africaine, de l'Union européenne, de la Ligue des Etats arabes, des Etats amis et des Etats voisins en faveur de la solution politique à la crise, du rétablissement de la stabilité et de la paix, de la fin des hostilités, de la solution pacifique et politique inclusive, du respect de l'état de droit, des droits de l'homme et de l'alternance pacifique au pouvoir. Pour sa part, le parti de la Justice et de la Construction issu des Frères musulmans libyens a relevé dans un communiqué de presse que ses contacts pour rechercher une issue à la crise avec de larges franges de la société civile libyenne ont démontré que l'accord politique signé en 2015, qui a mis en avant la nécessité d'assoir des bases solides pour édifier un Etat civil, était la base de l'opération politique, relevant que tout amendement doit se faire sur la base des conclusions dudit accord et sous l'égide des Nations Unies. Engagement des deux négociateurs libyens pour la poursuite du dialogue, et la recherche d'une solution politique à la crise Fayez Sarraj et Khalifa Hafter se sont engagés à un cessez-le-feu et à s'abstenir de tout recours à la force armée «sauf pour ce qui a trait à la lutte antiterroriste», réaffirmant leur disponibilité à poursuivre le dialogue, tout en affirmant que la solution à la crise libyenne «ne peut être que politique et passe par un processus de réconciliation nationale». Dans une déclaration conjointe rendu publique à l'issue de leur rencontre, les deux parties libyennes ont condamné fermement tout ce qui menace la stabilité de la Libye, et se sont également engagées en faveur de «la construction d'un Etat de Droit en Libye, souverain, civil et démocratique, qui garantisse la séparation et le transfert pacifique des pouvoirs et le respect des droits de l'homme, et doté d'institutions nationales unifiées» à l'image de la Banque centrale, la Compagnie nationale de pétrole et l'autorité libyenne d'investissement. Il ont en outre souligné que cet Etat devra «garantir la sécurité des citoyens, l'intégrité territoriale et la souveraineté de l'Etat, ainsi que la bonne gestion des ressources naturelles et financières, dans l'intérêt de tous les Libyens». Réaffirmant leur disponibilité à la poursuite du dialogue dans le cadre de la déclaration conjointe, Fayez Sarraj et Khalifa Hafter se sont engagés à déployer toutes les conditions à même d'assurer la continuité du travail de la Chambre des députés, du Conseil d'Etat et de la Haute commission nationale des élections en vue de préparer les prochaines élections prévues «au printemps» 2018. La rencontre Sarraj-Hafter vient selon les organisateurs «en plein appui» à la mission du nouveau Représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies, Ghassan Salamé.