La conjoncture financière actuelle, difficile, n'aura aucun impact sur le programme d'extension des superficies agricoles irriguées, rapporte l'APS, qui cite le directeur de la Régulation et du développement de la production agricole auprès du ministère de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Chérif Omari. D'ici à 2020, celles-ci doivent atteindre 2 millions d'hectares. Sur le territoire national, elles sont actuellement de 1,3 million d'hectares (pour 350.000 hectares en 1999). En 2017, les surfaces irriguées représentent plus de 15 % de la Surface agricole utile (SAU) à l'échelle nationale, alors qu'en 1999, elles étaient de l'ordre de 4%. Pour atteindre l'objectif de 2 millions ha fixé à l'échéance 2020, M. Omari a indiqué que son département ministériel en collaboration avec le ministère des Ressources en eau, œuvre à «consolider le système d'irrigation national» à travers la mise en place de toutes les dispositions nécessaires en matière d'équipements (barrages notamment) et procédés d'accompagnement. La généralisation des systèmes économes en eau notamment les techniques du «goutte-à-goutte» ou l'aspersion figure parmi «les mesures adoptées pour rentabiliser les efforts déployés et développer le domaine de l'irrigation à l'échelle nationale», a fait savoir le même responsable, mettant l'accent sur l'importance de rationaliser l'utilisation de l'eau au double plan économique et environnemental. L'insistance sur l'économie de l'eau est liée à la volonté du ministère de promouvoir l'agriculture intensive qui est censée produire plus et mieux avec moins de ressources. Les surfaces agricoles irriguées par des systèmes économes en eau sont passées de seulement 90.000 hectares en 1999 à 600.000 hectares en 2016, soit la moitié de la surface globale irriguée. La consommation d'eau pour l'irrigation agricole a été estimée fin janvier 2017 à 6,5 milliards m3 sur un volume mobilisé estimé à 7 milliards m3 (contre seulement 2 milliards m3 en 1999). L'utilisation de techniques d'irrigation économe permettra d'épargner quelque 2 milliards de m3 d'eau, a-t-on encore noté, attestant que ce volume d'eau économisé peut irriguer de 200.000 à 300.000 hectares jusqu'en 2020. L'élargissement de la surface agricole irriguée contribuera, a estimé le même responsable, à l'amélioration de la production et la productivité avec l'objectif de consolider la sécurité alimentaire. Le directeur de la régulation et du développement de la production agricole auprès du ministère de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche a, dans ce contexte, fait part d'un programme de renforcement de l'irrigation dans la céréaliculture pour augmenter la production en la matière. L'Algérie est en mesure de renforcer ses capacités d'irrigation des terres agricoles grâce aux stations d'épuration des eaux usées. L'irrigation est la plus répandue de la réutilisation des eaux usées épurées, permettant d'exploiter la matière fertilisante contenue dans ces eaux et réalisant ainsi une économie d'engrais.