Je remercie vivement, mon ami Mr Abdelkader Messahel, ministre des Affaires étrangères pour ses aimables conseils, mais je porte l'entière responsabilité de cette contribution concernant l'Afrique, alors que les médias internationaux se focalisent sur l'afflux des migrants vers l'Europe, le phénomène est de loin en ampleur comme le montre une étude récente (2016) relative à une enquête de l'année 2015, de l'Organisation internationale pour les migrations. 1.-Les démographes considèrent que les migrations seront une importante variable d'ajustement d'ici 2050, échéance à laquelle 2 ou 3 milliards d'individus supplémentaires sont attendus sur la planète, alors que les effets des modifications climatiques se feront probablement déjà sentir et que certaines zones ne pourront plus nourrir une population supplémentaire. Une migration humaine est un déplacement du lieu de vie d'individus. C'est un phénomène probablement aussi ancien que l'humanité dont le nombre augmente de 2 % par an . Il mesure un stock et comprend la migration volontaire et la migration forcée. Les migrations internes aux pays sont également en augmentation, mais on parle alors plutôt de déplacements de populations. Les statistiques montrent que les très grandes vagues migratoires ont récemment diminué, au profit d'une tendance à l'immigration choisie favorable à l'exode des cerveaux et compétences des pays pauvres, au détriment de ces derniers. Les caractéristiques du phénomène migratoire actuel sont la diversification des pays de provenance et de destination, ainsi que les formes prises par la migration. On estime que le rapatriement de capitaux dans les pays d'origine en provenance des pays d'accueil est au moins égal si ce n'est très supérieur à la quantité d'aides financières apportées par les pays dits « riches » aux pays plus pauvres. 2.- L'immigration désigne aujourd'hui l'entrée, dans un pays ou une aire géographique donnée, de personnes étrangères qui y viennent pour un long séjour ou pour s'y installer. Le mot immigration vient du latin in-migrare qui signifie «rentrer dans un lieu». En marge de ce phénomène existe celui de la double nationalité et du nomadisme La notion d'immigré repose sur les déclarations de lieu de naissance et de nationalité L'émigré est celui qui a quitté l'endroit où il se trouvait pour un autre endroit, un autre Etat, afin de s'y installer durablement. Selon les experts internationaux elle peut avoir plusieurs causes : - économique : la recherche d'un emploi, d'une prospérité plus grande, de meilleures conditions de travail. C'est la principale cause d'émigration actuelle - politique : la fuite d'un régime oppressif ; - religieux : l'espoir d'une terre d'accueil plus tolérante ; - climatique : le goût pour un environnement météorologique différent (en général plus chaud et plus ensoleillé) ; - fiscal : la volonté de se placer dans un légal et financier plus favorable. Ce phénomène joue particulièrement pour les strates les plus élevées de la société et en faveur paradis fiscaux. 3.-Concernant l'Afrique, l'organisation internationale dan une étude récente (2016) met en relief les flux intra-africains. Où s'expatrient –ils ? 1.-Afrique de l'Ouest..5 927 519 personnes 2.-Afrique de l'Est.....4 583 385 personnes 3.-Afrique australe....2 761 732 personnes 4.-Afrique centrale....2 039 776 personnes 5.-Maghreb.............. 319 954 personnes Les premiers pays de départ 1.-Burkina Faso .... .1 425 661 dont ..... 1.294.323 en Cote d'Ivoire 2.-RD Congo ...... 1 192 697 dont..... 303.580 en Ouganda 3.-Soudan............. 1 190 255 dont.... 552.391 au Soudan du Sud 4.-Mali.................. 902 272 dont .... 356.019 en Cote d'Ivoire Les premiers pays d'accueil 1.-Côte d'Ivoire...... 2 093 354 dont.......1.294.323 Burkina Faso 2.-Afrique du Sud... 2 23 732 dont 475.403 Zimbabwe 3.-Nigeria............. . 1 076 442 dont 351 985 Béninois 4.-Ethiopie............ 1 063 000 dont 375 202 Sud Soudanais. Pour le total Maghreb l'étude citée donne le nombre de 319 954 personnes. Selon des experts algériens pour le cas Algérie, données qu'il convient de prendre avec toutes les précautions nécessaires, environ 40% d'entre- eux, sont venus en Algérie pour travailler ; 40% sont dans une sorte de «transit» vers le continent européen ; ce sont les plus instruits et ils visent à s'installer en Espagne, en Italie ou en France et 20% de ces migrants qui sont en Algérie voudraient rentrer chez eux, mais ne peuvent le faire. Face à l'ampleur du phénomène, le Premier ministre et le ministre de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire ont révélé, récemment la préparation en cours d'un fichier national pour recenser le nombre de migrants africains, et l'élaboration d'une loi sur les refugiés. Le ministre de l'Intérieur a déclaré, en outre, la possibilité de leur emploi dans des chantiers de construction, entre autres, considérant que l'Algérie a un besoin de main-d'œuvre dans certains domaines. Le ministre des Affaires étrangères algérien affirmant la position officielle de l'Algérie a tenu à souligner que l'Algérie a toujours été solidaire avec l'Afrique mais qu'il ya lieu d'être attentif à la sécurité nationale, certains réseaux terroristes pouvant s'infiltrer et qu'une large concertation internationale est nécessaire pour mutualiser les actions, mais que la résolution à long terme passe par un véritable développement du continent fondé sur un partenariat gagnant/gagnant, loin de tout esprit de domination. Dr Abderrahmane Mebtoul, professeur des universités, expert international