L'organisation internationale pour les migrations va ouvrir prochainement son bureau à Alger. «L'apport financier de nos ressortissants établis à l'étranger est deux fois plus important que l'aide accordée par les pays du Nord à l'Afrique», a déclaré Abdelkader Messahel, ministre délégué chargé des Relations maghrébines et africaines. Lors d'une conférence de presse qu'il a animée conjointement avec le directeur général de l'Organisation internationale pour la migration (OIM), William Lacy Swing, à la résidence El-Mithak, M.Messahel a mis l'accent sur la défense des intérêts des ressortissants. Ces derniers contribuent fortement à l'accroissement de l'économie. Selon une étude réalisée par la Banque européenne d'investissement, les immigrés originaires des pays de la rive sud de la Méditerranée, établis en Europe envoient annuellement entre 12,4 et 13,6 milliards d'euros vers leurs pays d'origine. L'Algérie vient en pole position avec 3,15 milliards d'euros, devançant le Maroc et la Tunisie avec respectivement 2,13 et 0,84 milliard d'euros. Abordant la question de l'émigration clandestine connue sous le nom de «harraga», le ministre a déploré que les médias focalisent sur ce phénomène, alors que, dit-il, «le problème de la migration d'une manière globale est beaucoup plus important». Il a rappelé que la communauté algérienne établie à l'étranger est estimée à plus de 3 millions de ressortissants. «Il ne faut pas que nous perdions de vue l'essentiel pour nous focaliser sur une problématique qui est la seule préoccupation de l'Europe», a-t-il poursuivi ajoutant qu'il faut replacer ce phénomène dans le cadre des «politiques de restriction et d'interdiction d'entrées». Concernant les droits des travailleurs migrants légalement installés, M.Messahel a indiqué que le débat engagé dans ce sens avec les pays du Nord porte, notamment sur les moyens de «défendre les intérêts de ces personnes», soulignant la nécessité de «mettre en relief les aspects positifs de la migration». «Nous avons engagé un dialogue avec nos partenaires au développement du Nord sur la problématique de la migration. Il s'agit de faire le lien entre la migration et le développement», a-t-il expliqué. Pour lui, le plus important est de «s'attaquer» aux causes des phénomènes migratoires par le développement, précisant que «la priorité est de faire en sorte que le développement soit au centre du règlement et de la solution des problèmes migratoires». M.Messahel a estimé qu'«il est temps pour les pays développés et surtout les pays d'accueil» de ratifier la convention internationale sur la gestion des travailleurs migrants et de leurs familles, adoptée il y a plus de 17 ans par «seulement une quarantaine de pays, dont l'Algérie», a-t-il déploré. Par ailleurs, le ministre a indiqué que les entretiens qu'il a eus avec M.Swing, ont permis de débattre des problèmes de la migration dans toutes ses dimensions et d'évoquer les perspectives de renforcer la présence algérienne au sein de l'OIM. L'organisation internationale pour les migrations (OIM) va ouvrir prochainement son bureau à Alger. Son directeur général qui est en visite à Alger l'a affirmé hier. Cette initiative va permettre de renforcer le dialogue entre les pays d'origine et les pays d'accueil sur l'approche à adopter concernant le traitement de la question de la migration des personnes. Résumant en quelques mots l'objectif de l'organisation, le directeur général précise: «Notre devoir est de plaider pour faciliter la migration régulière.» En réponse à une question sur l'immigration choisie, le responsable estime qu'«il faut que l'expérience migratoire soit bénéfique pour les pays d'accueil et pour les pays d'origine». L'hôte de M.Messahel, qui effectue une visite officielle à Alger, insiste sur la promotion du dialogue régional entre les pays d'accueil et les pays d'origine pour asseoir une politique de développement commune.