La campagne pour les élections locales du 23 novembre prochain a commencé, hier sur tout le territoire national, avec beaucoup de suspens qui mette en doute la participation massive des citoyens. Ces élections qui vont faire que les élus locaux de chaque Assemblée populaire communale et Assemblées populaires de wilaya seront choisies ont en quelque sorte perdu leur crédibilité chez les citoyens algériens, qui «ne font plus confiance en leurs représentants», ce qui fait qu' «un taux d'abstention est certainement prévu lors de ces prochaines élections», a affirmé un politologue contacté par notre rédaction. Les candidats auront du pain sur la planche, trois semaines pour essayer d'attirer le maximum de personnes vers leur programme. Ceci dit «le boycott des citoyens des élections ne peut être traité en l'espace de quelques jours», c'est un travail compté en années de dur labeur des élus locaux qui devraient, de leur élection, commencer à prouver qu'ils pourraient changer quelque chose. Il faut savoir que la campagne est ouverte pour 25 jours avant la date du scrutin, conformément à la loi organique portant régime électoral, elle prendra fin le 19 novembre prochain. Le premier jour de cette campagne a été marqué par l'activité de plusieurs responsables de partis politiques, à l'instar du FLN qui a choisi le Palais des nations pour donner le coup d'envoi. De son côté, le RND a choisi la wilaya de Boumerdès pour lancer sa campagne, de même que le parti TAJ et le Mouvement El Islah ont animé des meetings à Alger et Blida. Ils sont 165.000 candidats représentant une cinquantaine de partis politiques, quatre alliances et des groupes d'indépendants, qui sont en lice pour l'élection des membres des APC, soit 10.196 listes. Sur l'ensemble de ces candidats, 51,5% sont âgés de moins de 40 ans et 25% ont un niveau universitaire, tandis que le nombre de candidats à cette échéance électorale a atteint 18%, selon les premiers chiffres du ministère de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire. Ils sont plus de 16.000 autres candidats à postuler pour le mandat de membre d'APW, soit 621 listes de candidats. Parmi les postulants, 48% ont moins de 40 ans, 28% sont des femmes et 34,5% ont un niveau universitaire. Quant au nombre des électeurs inscrits sur les listes électorales avant la fin de la révision exceptionnelle des listes électorales (30 août au 13 septembre), ils étaient à 22.296.037 électeurs. Cette révision exceptionnelle a été suivie d'une révision annuelle des listes électorales qui a commencé le 2 octobre et s'étalera jusqu'au 31 du même mois. Un total de 12.457 centres de vote, dont 342 nouveaux centres, 55.866 bureaux de vote, dont 3.111 nouveaux bureaux, sont prévus pour cette consultation. Plus de 4.700 salles et lieux publics seront, en outre, réservés aux meetings et activités des candidats. Ces élections, qui interviennent après le scrutin législatif du 4 mai dernier, permettront de parachever le processus de représentation démocratique au sein des institutions élues, dans le cadre des dispositions contenues dans la Constitution révisée en 2016, à savoir les nouvelles garanties du code électoral et la HIISE. La loi organique relative au régime électoral, adoptée par le Parlement en 2016, garantit aux partis le droit de se faire représenter aussi bien dans les bureaux de vote qu'au niveau des commissions électorales communales et de wilaya. Leurs représentants peuvent également assister au dépouillement des bulletins de vote et consigner leurs observations sur le procès-verbal de dépouillement, dont ils reçoivent une copie. La HIISE qui a de larges prérogatives, devrait, de sa part, veiller à la probité et à la transparence du processus électoral dans toutes ses étapes. Ces élections interviennent aussi alors qu'un projet de loi sur les collectivités territoriales, qui devrait réunir les codes communal et de wilaya en un seul texte juridique, est en préparation, dans l'objectif de réaliser davantage de décentralisation et de libération des initiatives locales et de conférer plus de prérogatives à l'élu. C'est dans cette perspective qu'un projet de loi sur la fiscalité des collectivités locales est en préparation pour permettre une décentralisation fiscale, à même de doter ces collectivités davantage de moyens, dans une conjoncture marquée par la contraction des ressources financières disponibles.