Le premier novembre 1954 a été la concrétisation des nombreuses années consacrées à la résistance diversifiée du peuple algérien face à l'empire français. Cette date historique, indélébile, gravée dans la mémoire des algériens avait pour objectif majeur, et non négociable l'indépendance de l'Algérie. Le Front de Libération Nationale dans une déclaration rédigée le 31 octobre et diffusée le lendemain 1er novembre 1954 à l'attention du peuple algérien, de la puissance occupante, et du monde entier, sa détermination à passer de la résistance politique, à l'insurrection armée à travers un programme contenu dans un serment où le mouvement révolutionnaire s'était engagé «à créer les conditions d'une action libératrice», estimant que «le peuple est uni derrière le mot d'ordre d'indépendance, et d'action». Critiquant l'immobilisme à fédérer des actions entre les trois pays maghrébins, «malheureusement jamais réalisées», malgré l'insistance des précurseurs algériens dans l'initiative libératrice de l'Afrique du nord, et faisant une critique sévère du «mouvement national terrassé par des années d'immobilisme et de routine, mal orienté, privé du soutien indispensable de l'opinion populaire, dépassé par les évènements, se désagrège progressivement à la grande satisfaction du colonialisme qui croit avoir remporté la plus grande victoire de sa lutte contre l'avant-garde algérienne». Faisant un constat sans complaisance sur la gravité de l'heure : «une situation risquant de devenir irréparable» du fait que «le mouvement national s'est retrouvé dans l'impasse», le texte solennel indique que : les auteurs du déclenchement de la révolution armée «sont indépendants des deux clans qui se disputent le pouvoir». «Plaçant l'intérêt national au-dessus de toutes les considérations mesquines et erronées de personnes et prestige, conformément aux principes révolutionnaires, notre action est dirigée uniquement contre le colonialisme, seul ennemi et aveugle, qui s'est toujours refusé à accorder la moindre liberté par des moyens de lutte pacifique». Suivra à ce préambule informatif le programme politique du FLN retenant comme dénominateur commun et prioritaire : «la restauration de l'Etat algérien souverain, démocratique et social, dans le cadre des principes islamiques» ; le respect de toutes les libertés fondamentales sans distinction de races et de confessions, avec comme objectifs intérieurs : «l'assainissement politique par la remise du mouvement national révolutionnaire dans sa véritable voie, et par l'anéantissement de tous les vestiges de corruption et de réformisme, cause de notre régression actuelle. Le FLN avait appelé déjà à cette époque charnière d'une révolution naissante au «rassemblement et à l'organisation de toutes les énergies saines du peuple algérien pour la liquidation du système colonial». A cette déclaration du 1er novembre 1954 s'ensuivra la création de l'Armée de libération nationale (ALN), laquelle passera le témoin en 1962 à l'Armée nationale populaire (ANP), une armée qui a présentement pour tâche «de relever les défis menaçant l'Algérie en fonction des nouvelles contraintes géopolitiques, et géoéconomiques» «pour paraphraser Ahmed Gaïd Salah, vice ministre de la défense nationale, et chef d'état-major de l'armée nationale populaire.