La FAF passe à la vitesse supérieure. Elle appuie de plus en plus sur le champignon d'accélérateur pour éliminer du circuit les anciens «conducteurs» du football algérien. Dehamchi, l'inamovible président de la Ligue régionale de Constantine, a compris qu'il ne fait pas le poids devant les nouveaux patrons du football algérien. Pris de vitesse, l'indétrônable Dehamchi a jeté l'éponge en signe d'abdication. Il faut dire que cet ancien arbitre reconverti dans la gestion du football, a résisté à tous les vents de changement. Il a vu défiler des présidents à la tête de la FAF et est, à tort ou à raison, considéré comme proche de Raouraoua qu'il faudrait écarter à tout prix. Les commissions d'enquête dépêchées dans quelques ligues, dont celle de Constantine, ont eu raison de sa longévité et de sa ténacité. D'autres têtes tomberont certainement dans les prochains jours. La chasse aux anciens continue de plus belle dans une conjoncture où le football algérien a plus que jamais besoin de changement. Peut-on d'ailleurs faire du nouveau avec du vieux ? Les nouveaux locataires de Delly Brahim veulent désormais injecter du sang nouveau dans un football qui a besoin d'autre chose que ce qui s'est fait jusqu'à présent. L'élimination de l'équipe nationale du Mondial russe a montré l'étendue de la déliquescence du football algérien où les jeunes ne jouissent d'aucune considération. L'éviction en elle-même de Dehamchi et de quelques autres présidents de ligues ne suffit pas si cette «purge» ne s'accompagne pas de la mise en place de mécanismes visant à donner à ce football une nouvelle impulsion. Enlever un responsable pour le remplacer par quelqu'un d'autre ne représente pas en soi la solution à ce football qui a surtout besoin du déclic pour se réveiller de sa profonde léthargie. La nomination de Saâdane à la tête de la DTN et celle de Boualem Charef à la tête de celle des jeunes doit être suivie par d'autres mesures courageuses même si elles nécessitent l'éviction de plusieurs autres responsables. Notre football est à la croisée des chemins et les erreurs du passé ne doivent pas être commises de nouveau sinon, il vaudrait mieux laisser les choses telles qu'elles le sont aujourd'hui.