Le professeur en économie, Mohamed Chérif Belmihoub a déclaré, hier à Alger, que l'impôt sur la forutune n'a pas été bien préparé, ce qui a fait, selon lui, que les députés l'ont rejeté, un argument pour eux quant à la difficulté de le mettre en œuvre. En marge de son intervention à l'émission «L'Invité de la rédaction», sur les ondes de la Radio algérienne de la Chaîne lll, le professeur en économie a estimé qu'«il aurait été plus judicieux d'améliorer le rendement d'impôt sur le patrimoine, d'autant que celui-ci est habituellement investi dans le patrimoine personnel de l'entrepreneur et non dans celui de l'entreprise». En ce qui concerne l'administration fiscale, il a expliqué que cette dernière «jugée archaïque dans son fonctionnement et ses bases de données, sa réorganisation reste tributaire de celle de l'administration générale, en tant qu'ossature de l'Etat, demenderait à être réformée dans son ensemble». Par rapport aux recettes engagées par cette administration, dont 42% proviennent des ponctions sur les revenus, à raison de 34% sur les salaires (IRG) et 8% sur les bénéfices des sociétés (IBS), l'intervenant a indiqué qu'il s'agit là d'«une situation anormale, d'autant que les impôts sur l'activité rapportent moins». Au sujet de l'informel, il a estimé que «seules des enquêtes géantes empiriques et sérieuses, menées sur le terrain, sont à même de l'évaluer précisement». Quand, a ajouté l'intervenant, «le gouvernement ne contrôle que quelques segments de l'économie et que les autres sphères échappent totalement à son contrôle, ces dernières ont tendance à s'élargir de plus en plus». Afin de réussir la lutte contre la corruption et cette économie parallèle, le professeur a estimé qu'il est nécessaire de «s'inspirer des expériences des entreprises à ce titre dans des pays d'Amérique latine». Il faut savoir que le projet de loi de Finances 2018 (PLF 2018) introduisait un impôt sur la fortune en définissant le type de patrimoine assujetti, le barème et la destination des recettes provenant de cet impôt. «Le patrimoine soumis à cet impôt doit avoir une valeur supérieure à 50 millions DA», avait-on indiqué dans le texte portant le PLF 2018. Les biens concernés sont essentiellement les biens immobiliers, les véhicules particuliers d'une cylindrée supérieure à 2.000 cm3 (essence) et de 2.200 cm3 (gasoil), les yachts et bateaux de plaisance, les chevaux de course, les avions de tourisme, les objets d'art estimés à plus de 500.000 DA, les bijoux et pierreries, or et métaux précieux, précise le projet de loi. Par contre, les habitations principales sont exclues de l'assiette de l'impôt sur la fortune. Quant au tarif de taxation, il varie entre 1% et 3,5% en fonction du montant du patrimoine.